Le chat et le bœuf
Petite fable dérangeante sur un fait répréhensible et justement puni,
mais qui masque des traditions aussi cruelles et pourtant légales…

Il était une fois un joli chat rouquin
Qu’un minot de banlieue trouva vraiment malin
De jeter contre un mur, de balancer en l’air.
Mais ce jeune barbare, qui ne valait pas cher,
Eut l’idée saugrenue de se faire filmer
S’imaginant sans doute nous faire rigoler.
Diffusant son forfait partout sur Internet,
Point ne comprit que ça allait être sa fête.
Dénoncé aux poulets sur un site d’alerte,
L’insensé ne vit point qu’il courait à sa perte.
Il s’en fallut de peu qu’il ne se prît perpète ;
Voilà ce qui arrive à ceux qui se la pètent.
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Cependant il existe des esprits moraux
Qui ne répugnent point au martyre des toros.
Dans le sud de la France, pas seul’ment en Espagne
Pour des bœufs innocents c’est pire que le bagne.
Je le dis sans ambages : frères, éradiquons
Sans tarder davantage cett’ coutume à la con,
Survivance barbare des romains jeux du cirque
Où, jouant Spartacus, on put voir le grand Kirk.
Torturer un taureau, est-ce vraiment si drôle ?
Pourquoi donc, dites-moi, irait-on mettre en taule
Un ado pas très fin qui massacra un chat
Sans aller faire une rafle au sein des corridas ?