K …comme Keiko au Koto

Terminons la visite des salons. Dans le quatrième et dernier, la musique le dispute au culte.
Dans ce salon de musique règne l’autel des ancêtres adossé au mur de gauche. La vie quotidienne du Japon reste très fortement imprégnée par le passé. Ce pays d'une grande modernité, par ses performances électroniques, informatiques et toutes les techniques les plus modernes, garde jalousement des habitudes ancestrales dans les menus gestes du quotidien.

On pratique toute une vie le shintoïsme (la religion de l'empereur) et on se fait enterrer bouddhiste ! Dans chaque maison, aussi modeste qu'elle soit, il y a dans la pièce principale l'autel des ancêtres, que l'on fleurit régulièrement en y mettant aussi un petit bol de riz ou quelques friandises prisées par le défunt. Car les ancêtres sont d'une grande importance dans les familles, on les vénère, les honore et en contrepartie ils protègent ceux qui leur sont bienveillants.
Au centre, trône le koto, cet instrument de musique à cordes pincées utilisé en musique japonaise traditionnelle, notamment dans le kabuki et le bunraku. Originaire de Chine il fut introduit au Japon et était joué principalement à la Cour impériale ; l'usage s'en est ensuite démocratisé.

Le koto japonais, celui dans la housse rouge érigé contre le mur, est une longue cithare mesurant environ 1,80 m de long et comptant 13 cordes. La caisse est traditionnellement fabriquée en bois de paulownia évidé, et les hauts chevalets amovibles, en ivoire. Ses cordes sont en fil de soie que l'on pince avec des grattoirs en ivoire.

Keiko s’installe et nous fait l’honneur de jouer du koto chinois, légèrement plus court. Elle attache les grattoirs, ici des triangles de métal, avec des bandelettes au bout des doigts de la main droite. Le koto produit un son lyrique, comparable à celui d'une harpe, ce qui explique le terme souvent utilisé de « harpe japonaise ».

Après ce mini récital, nous terminons la soirée à l’occidentale.
Soredeha mata, à bientôt pour une nouvelle rencontre avec nos amis Shunzo et Keiko.