23 septembre 1904. Décès d’Emile Gallé (1846-1904)
Émile Gallé « Le Bernard Palissy du 20ème siècle »
Emile Gallé, artiste protestant, a été présenté comme « le Bernard Palissy du 20ème siècle ». Gallé lui-même considérait Palissy comme un ancêtre. Il dit de lui qu’il avait le véritable vœu d’initier les hommes, par des reproductions de la nature, à voir Dieu à travers les similitudes et les beautés de ses œuvres les plus hautes. Emile Gallé est de cette trempe là.
Lors de l’éloge funèbre de Gallé en 1904, il est décrit comme un artiste foncièrement religieux, ce qui contribue à donner à son œuvre ce cachet d’originalité, quasiment protestant, qui la caractérise et la distingue de toutes les productions artistiques de son époque.
Émile Gallé « le verrier dreyfusard »
Gallé a été également appelé « le verrier dreyfusard » a eu le courage, dans ses créations, d’embrasser les grandes causes de son temps, notamment au niveau national lors de l’affaire Dreyfus. D’ailleurs Gallé va prendre des risques personnels importants en transformant son stand de l’Exposition Universelle de 1900 en une tribune dreyfusarde.
Une version du vase Le figuier ou Le Graal, créé en 1898, figurait sur le manteau de la cheminée du four verrier reconstitué en 1900 à Paris. Cette œuvre est surtout une référence à l’affaire Dreyfus : les vers de Hugo (« Car tous les hommes sont les fils d’un même père… »), faisant allusion à l’injustice qui frappe Dreyfus, rappellent que tous les hommes sont égaux, quelque soit leur origine ou leur religion. Le lien entre le capitaine Dreyfus et le Christ est établi par le rôle de victime du capitaine qui, par son procès inique, pour son origine juive, fut sacrifié à la cause d’État.
Aujourd’hui le Petit Palais et le Grand Palais, sont les deux bâtiments toujours en place (avec le Pont Alexandre III) datant de l’Exposition de 1900.