Une fois n’est pas coutume, parlons aujourd’hui d’un film catastrophe. Brad Peyton, réalisateur de films pour ados, met ici en scène l’une des pires peurs de l’Amérique : « the Big One », un tremblement de terre tellement effroyable qu’il ouvre la faille de San Andreas. En quelques heures, les villes de Los Angeles et San Francisco sont rayées de la carte, causant un chaos dans lequel vont être plongés – comme à l’accoutumée dans ce genre de cinéma – des êtres aux destins convergents.
Travailler pour la communauté et s’oublier soi-même
Ray (Dwayne Johnson) est l’archétype de l’héroïque sauveteur en montagne : baraqué, sans peur, pétri de sens du devoir, il n’oublie jamais personne sur le terrain des opérations. Sauf peut-être son couple, sur lequel il n’a pas assez travaillé et qui ne tient plus qu’à un minuscule fil, celui des papiers de divorce qu’il n’a pas encore signés. Il y a aussi sa fille Blake (Alexandra Daddario) à laquelle le devoir l’arrache constamment. Remise aux mains de Daniel son futur beau-père, elle ne va pas tarder à constater qu’elle a peu de prix aux yeux de celui qui n’est pas son père. Sans enfants, marié à son travail trop longtemps, il l’abandonnera lâchement au moment crucial, recevant comme il est de rigueur dans ce genre de film le châtiment des égoïstes.
Travailler malgré des conditions impossibles
Tout simpliste et parfois risible qu’il soit, le cinéma américain nous enseigne que, même si tout paraît impossible, tant qu’il subsiste encore un peu de vie, on peut utiliser les « moyens du bord » pour poursuivre sa mission coûte que coûte ! Et c’est ce que fait Lawrence (Paul Giamatti), ce spécialiste des tremblements de terre. In extremis il parviendra à prévenir la population de la seconde vague de séismes.
Croire en la parole de son père
Blake, libérée par un petit groupe d’adolescents, reçoit l’ordre de son père de se rendre dans un endroit élevé de San Francisco. Son discours à ses amis ressemble à une déclaration de foi. « Blake, il n’y a personne qui va de ce côté, on va être les seuls ». Et la jeune fille de répondre : « Mon père a dit qu’on devait aller en hauteur, on fait ce qu’il a dit, c’est tout. » Quelle magnifique illustration de ce qu’est la foi : tout semble contraire, absolument tout le monde va dans la direction opposée, mais au fond d’elle-même elle SAIT que son père est en route et que tant qu’il sera en vie (et Dwayne « The Rock » Johnson ne peut pas mourir, n’est-ce pas ?) il fera tout pour accomplir sa pro- messe.
« Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu », dit la Bible. Si ce film fourmille d’invraisemblances, le croyant pourra penser que rien n’est impossible à Dieu. N’est-il pas le maître des circonstances ? Toutefois, lorsqu’on est secouriste, il vaut mieux donner des jambes à ses prières en même temps qu’on s’en remet à Dieu. C’est lorsque nous faisons notre part qu’il fait la sienne.