31 janvier 1881. Anna Matilda McNeill Whistler (1804-1881)
Anna Matilda McNeill Whistler (1804- 31 janvier 1881). est la mère du peintre et graveur américain lié au mouvement symbolique et impressionniste James Abbott McNeill Whistler (1834-1903).
James Whistler étudia la peinture à Paris puis s’installa à Londres à partir de 1859. Appartenant au mouvement symbolique et impressionniste, il accorda une influence déterminante à l’harmonie des couleurs et fut considéré comme un précurseur de l’art abstrait.
Anna était une femme pieuse, totalement impliquée dans les tâches ménagères, d'un grand dévouement et d’ une volonté de fer (au point de ne pas être vaincue par l'adversité de la vie : la perte son mari et de trois de ses enfants).
Les épreuves ne l'ont pas empêchée de s'affirmer. Sa force résidait dans sa foi religieuse, qui était restée inébranlable. Anna écrit :
« Son dessein divin est de nous compter parmi son héritage, lui qui entrouve pour nous de temps en temps la vision d'une demeure dans les cieux, car il nous permet de voir un par un nos proches y entrer par les portes de la mort, Joe, Kirkie , Charlie et maintenant celui sur qui nous nous sommes tous appuyés ! »
Lorsque James partit pour Paris, où il commença sa carrière artistique, elle resta son soutien. À la fin des années 1850 et au début des années 1860, elle devint son agent en Amérique et tenta de vendre ses gravures.
À ce stade, Anna, ayant vécu en Russie et en Grande-Bretagne pendant une longue période, avait l’expérience des beaux-arts. Elle avait visité des musées et des expositions sur deux continents. C'était une femme cultivée qui se tenait au courant des affaires.
Anna s'occupa d'une petite fille afro-américaine et travailla pour des œuvres caritatives en faveur des pauvres dans le nord et le sud des États-Unis. « Vous vous souvenez de la fille.... je peux vous parler de cet enfant de Dieu, membre du Christ ! Un héritier de Son Royaume… »
Au début du mois de novembre 1871, elle écrivit à sa sœur :
« … le fleuve avait une lueur d'une rare transparence une heure avant le coucher du soleil, James s’est senti inspiré pour commencer une peinture et s'est précipité à l'étage vers son atelier, emportant un chevalet et des pinceaux, bientôt j'ai aidé en apportant plusieurs tubes de peinture qu'il a indiqué qu'il devrait utiliser et j'ai été tellement fasciné que je me suis penché sur ses touches magiques jusqu'à ce que la lune brillante nous fasse face depuis la fenêtre… »
La coopération entre la mère et le fils a abouti à la production de l'un des plus beaux nocturnes que James ait jamais produit, Nocturne : Blue and Silver – Chelsea.
Ainsi que dans le célèbre portrait, qui lui a donné l'immortalité, « Arrangement en gris et noir n°1 ».
C’est le portrait que Whistler fit de sa mère entre août et octobre 1871. D'une composition dépouillée, cette peinture, est couramment intitulée « la Mère de Whistler ».
Le tableau la représente, installée de profil sur une chaise, les pieds posés sur un reposoir. Le petit tableau suspendu au mur montre une vue de la Tamise. Whistler avait décidé de présenter sa mère juste parce qu’il n’avait pas d’autre modèle. D'autres avancent même l'hypothèse qu’il a peinte sa mère assise, en raison de sa difficulté à se tenir debout.
Dans une lettre à sa sœur, Anna confia que pendant les séances de pose, elle priait pour que son fils réussisse à s’affirmer.
Pendant des années, Whistler fut, en effet contesté par la critique officielle, et sa mère ne vécut pas assez longtemps pour assister à son succès (1892).