Avec cette affirmation, nous parvenons au troisième article du Credo, trinitairement structuré.
Cet article sur l’Esprit Saint est, il faut le reconnaître, peu développé. Le Symbole de Constantinople datant de 381 est plus riche : « le Saint-Esprit, qui est Seigneur, qui donne la vie, qui procède du Père, qui est avec le Père et le Fils adoré et glorifié, qui a parlé par les prophètes ». Il faut le confesser : le Saint-Esprit a souvent été la personne divine la plus négligée dans l’histoire de l’Église chrétienne, mais une juste confession de foi doit lui donner toute sa place. L’Esprit est l’Esprit du Christ, il applique dans le cœur du croyant l’œuvre du Christ, il le fait naître de nouveau, le régénère (c'est-à-dire transforme son cœur de pierre en cœur de chair), le sanctifie, glorifie le Christ dans sa vie, le conforme au Christ.
Commençons par rappeler que l’Esprit Saint est une personne, la troisième personne de la trinité divine. Il est pas une simple influence, ni une force (« la force agissante de Dieu »), ni une énergie(1). Certes, les mots hébreux et grecs utilisés pour parler de l’Esprit évoquent aussi le vent, le souffle, l’air, mais l’utilisation métaphorique du mot ne doit pas masquer la pleine personnalité de l’Esprit, mais plutôt sa subtilité et sa liberté : comme le vent, il souffle où il veut(2).
Dans l’évangile de Jean(3), Jésus signale à ses disciples que son départ tournera à leur avantage, car il leur enverra l’Esprit. Ces paroles du Christ sont les plus fortes que l’on puisse prononcer sur l’Esprit. On comprend que pour que l’Esprit remplace avantageusement le Christ (pour qu’il soit son vicaire, l’autre Paraclet), il faut qu’il soit de la même nature que lui.
La présence de l’Esprit fait d’un homme un chrétien. Paul le dit de manière radicale : « si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas »(4). Car l’Esprit Saint convainc l’homme de péché, suscite en lui la foi, l’unit au Christ, produit en lui la régénération, c’est-à-dire la naissance à une vie nouvelle. Il conduit le croyant, même s’il arrive à ce dernier de l’attrister(5). Il suscite aussi l’Église, la conduit, la sanctifie.