Apostrophe

Complet Prison

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Mille mercis à vous qui ne nous jugez pas

La prison serait-elle un lieu pour les perdus, dans l'esprit de certains, un cloaque où se déverseraient toute la lie et l'engeance du monde ?

Mais qui sont ces gens pleins de certitudes qui jugent et condamnent leurs semblables ?

Pourquoi ne viennent-ils pas voir de plus près et toucher du doigt la réalité d'un monde ignoré d'eux ?

« Que ceux qui n'ont jamais fauté, nous jettent la première pierre »

 La société refuse de voir

Grâce à Dieu, des hommes et des femmes dignes d'un grand respect ont eu un jour le courage de traverser les passerelles du Navire Pénitencier pour s'immerger en son cœur de souffrance.

Ils en ont parcouru les coursives et visité les cales. Navire que l'aveuglement d'une société sourde repousse sans cesse au large. Aujourd'hui, je vous invite à y tenter un accostage.

Oui ! Je plains sincèrement et prie pour cette société « bien-pensante » qui dans un déni flagrant refuse de voir la prison avec toutes ses réalités, avec ses besoins et ses attentes.

Société aveugle... qui demain peut-être se réveillera effarée d'y trouver son nom.

Vanité, vanité, je n'étais que vanité !

Si je me permets cette dure réplique, ce n'est pas par colère, ni aigreur, c'est pour vous interpeller et vous faire réagir en vous montrant votre anémie d'amour et de fraternité.

Et aussi parce que je m'en sens légitime du fait que moi aussi jadis, comme vous aujourd'hui, je tenais ces mêmes propos, ces mêmes raisonnements stupides, irresponsables et égoïstes.

Alors je vous écris avec mes mots, sans prétention aucune, parce que je me sens un devoir devant cette friche d'humanité...

Je veux plaider pour eux, pour moi, pour nous…

Devoir de défendre la souffrance et la désespérance de tant de vies en peine, en cours de payement. Car mille hommes, mille histoires, mille souffrances, mais aussi mille espérances... Espérance de sortir vivant et réparé... C'est pour eux, c'est pour moi, c'est pour nous, que je veux plaider. Pour que nous sortions meilleurs, plus forts, plus responsables.

C'est aussi la responsabilité civile de ceux qui ont jugé, puni. Mais aussi de ceux qui dehors n'ont encore rien compris et nous ignorent jusqu'à l'anathème. Mais la prison n'est pas oubliée par tous.

Merci à vous tous et sachez que vous êtes au quotidien des passerelles pour supporter l'absence de nos familles et le chaînon qui relie au monde extérieur.

Mais votre présence est bien plus encore, elle est amicale, fraternelle, elle est socialisante et réconfortante en remplissant nos vides affectifs.

Encore mille mercis.

Auteurs
Bernard CHARRON

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