Les cicatrices d’une décennie de violence en Algérie sont encore béantes et douloureuses pour plus de 180.000 orphelins. Les traumatismes sont profonds et les conséquences se feront ressentir sur deux générations au moins. Aujourd’hui, 30 % des consultations psychiatriques à Alger concernent des enfants victimes du terrorisme.
Le contexte
Le terrorisme semble aujourd’hui résiduel et le pays pacifié. Les blessures et les séquelles restent cependant vives et béantes. La culture algérienne fait que ces orphelins, parfois de père et de mère, ne sont pas à la rue. Pourtant, ceux qui ont vécu des atrocités ont besoin d’un soutien psychologique. Sinon, ils vivent leur traumatisme dans le silence avec, souvent, des problèmes d’élocution. Enfermés dans une spirale de la peur, ils n’en sortiront pas s’ils ne peuvent exprimer ce qu’ils ont vécu dans un climat d’amour et de tendresse.
Notre action
Depuis 2001, sont accueillis chaque été une trentaine d’orphelins, garçons et filles, âgés de 10 à 13 ans pour des vacances en France. Dans le cadre d’un projet pédagogique qui comporte des activités artistiques, culturelles et ludiques, nous les amenons à reconstruire des repères stables. Pour cela, nous les aidons à extérioriser et à verbaliser la violence dont ils ont été victimes.
Pour nous, les partenaires français, c’est aussi l’occasion d’ouvrir une fenêtre sur la culture algérienne. Ils nous apprennent beaucoup de choses. À terme, des échanges entre enfants français et algériens verront le jour. Nous sommes en relation avec les associations algériennes agréées par le Ministère de l’Intérieur de ce pays, condition sine qua non pour sortir ces orphelins de leur pays.
En avril 2004, nous avons été invités en Algérie, pour rencontrer députés, responsables d’associations nationales en guise de remerciement.
Besoins et perspectives
Notre objectif maintenant est d’accueillir également des veuves. L’accord des pouvoirs publics algériens vient de nous être donné.
Pour récolter les fonds nécessaires à la réalisation de ces camps d’été, nous organisons des concerts, des vernissages, des soirées orientales, des bourses aux vêtements, des ventes de cartes postales... Nous souhaitons donc rencontrer des artistes susceptibles de programmer avec nous des vernissages dont une partie des ventes serait destinée au financement de ces projets.