Je m’attendais au pire en lui rendant visite.

publié le 26 March 2014 à 09h49 par Georges MARY

Je m’attendais au pire en lui rendant visite.Je n’avais pu assister aux obsèques de son mari quelques semaines plus tôt. J’avais donc décidé de rendre visite à l’épouse. Je m'attendais à avoir la tâche difficile pour lui apporter un peu de réconfort. 

Le couple était beau, fidèle, solide. Tout entier tourné vers les autres. Comme nos sociétés seraient différentes si seulement il en existait quelques-uns comme lui dans chacune de nos villes et nos campagnes ! Je le reconnais : je m’attendais à devoir faire face à un chagrin inconsolable en lui rendant visite.

Quelle surprise lorsque je suis entré dans sa chambre de la Maison de retraite !

Aucune larme, aucune expression de tristesse ou de regret. Tout au contraire une joie simple, naturelle, à la fois humble et forte. Une paix intérieure à vous couper le souffle. Inutile de chercher à la consoler car je me serais entièrement trompé.

Un moment, je me suis même demandé si cette dame avait bien pris la mesure du malheur qui lui était arrivé. Était-ce le grand âge qui anesthésiait quelque peu ses émotions ? Peut-être un peu ? 

Une mauvaise langue aurait pu conclure que finalement ils ne devaient pas s’aimer tant que ça pour témoigner aujourd’hui de si peu d’émotions d'avoir perdu son mari.

J'ai compris que c'était en fait tout le contraire lorsqu'elle m'a dit qu'elle voyait que son mari souffrait ces derniers temps d’être devenu dépendant, comme un objet que les aides-soignantes étaient obligées de manipuler. Son époux n’était plus que l’ombre de lui-même…. N'était-il pas rassasié de jours? Il valait mieux pour lui qu’il rejoigne Jésus, son Ami. Elle n'allait donc pas pleurer maintenant qu'elle savait son mari soulagé et heureux.

Elle m’a parlé aussi de la joie du Saint-Esprit qui la portait littéralement depuis ce service religieux où tant d'amis s’étaient déplacés. Visiblement, elle n'avait aucun regret. Que de la reconnaissance.

Emerveillée également des nombreux messages qu’elle continuait de recevoir. Que de beaux souvenirs ceux-ci lui rappelaient ! À chaque fois, c'est comme si elle revivait ces moments partagés avec son mari au service des autres.... et de leur Dieu.

Merci Suzanne. J’étais venu pour te consoler et tu m’as fait tant de bien. 

Oui, merci Suzanne. Et plus encore, merci à Dieu qui tient toutes ses promesses.

Il t’a soutenue et il te soutiendra encore. Comme il le fait et le fera toujours pour tous ceux qui se confient en lui.

Commentaires

Gabrielle

27 March 2014, à 22:19

Quelle leçon réconfortante que cette acceptation du départ du conjoint ! Parce qu’on le sait mieux auprès de son Ami, et mieux de ne plus se sentir dépendant du personnel hospitalier.
La beauté d’une vie conjugale tournée vers le service des autres et de Dieu.
Oui, avec vous je dis : merci Suzanne.

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