19 juin 1623. 400 anniversaire de la naissance de Blaise Pascal

publié le 19 June 2023 à 02h01 par José LONCKE

19 juin 1623. 400 anniversaire de la naissance de Blaise Pascal, mathématicien et scientifique français, apologiste du christianisme et du jansénisme.

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2023 ANNEE PASCAL

Lire Pascal est une aventure

Blaise Pascal (1623-1662) est un philosophe incomparable, un scientifique hors pair, un styliste éblouissant, un théologien combatif. Il était également un philanthrope qui a imaginé les transports en commun. Il est né il y a 400 ans, le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand. Le 400e anniversaire de sa naissance est célébré tout au long de l’année 2023.

Son ouvrage le plus connu, « Les Pensées » (1) est une œuvre foisonnante composée à partir de fragments assemblés après sa mort. La langue est d'une telle clarque l’on ne peut même pas s'abriter derrière un jargon pour dire qu'on n'a pas compris.

Ouvrez au hasard « Les Pensées » et vous tomberez sur au moins une phrase qui va vous bouleverser. L’écrivain Éric-Emmanuel Schmitt en a fait l’expérience. Lui, dont les ouvrages sont lus par des millions de lecteurs, proclame que c’est là son livre de chevet, le livre qu’il emporterait sur une île déserte : « Si je dois n’emporter qu’un livre, c’est ce volume qui contient l’univers entier ainsi que les mille façons d’y entrer  (2). Excusez du peu !

Imaginez un homme qui nous explique de manière imparable que nous vivons notre vie dans l'oubli de la mort, que tout ce que nous faisons, nous le faisons d'abord pour oublier que l'on va mourir. La philosophe Laurence Devillairs (3),  estime que l’œuvre est géniale parce qu’elle assume le côté tragique de la condition humaine tout en emmenant à découvrir la joie de la foi : « parce que Pascal est dans la certitude et la joie de la foi. »

Pascal estime que« l’homme passe l’homme ». et la philosophe explique : « ...nous sentons bien qu’il y a aussi en nous une aspiration à l’infini, à la transcendance ».

Pour Pascal l’être humain a besoin d’être confronté à ses contradictions pour ensuite progresser. Mais « Il est plus facile d’avoir recours au divertissement,, explique la philosophe. Et que fait l’être contemporain, pris dans un flot d’information, téléphone portable à la main, sinon fuir cette confrontation avec le tragique de l’existence ? »

Éric-Emmanuel Schmitt y découvre à chaque lecture de nouvelles lumières : « Il me ­surprend chaque fois… très jeune, j’y voyais l’analyse de la condition humaine (le fini dans l’univers infini), à 20 ans, je me régalais de sa description impitoyable de nos fuites. Puis, à 30 ans, j’y repérais, précisément formulée, ma conception de Dieu (“C’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison”), à 40 ans, le décryptage du mystère chrétien. Aujourd’hui, à 50 ans, ces pages m’apprennent à comprendre mon époque... »

Laissons le philosophe Raphaël Enthoven nous donner encore plus envie de nous lancer dans l’aventure : « Tant que les hommes auront à mourir et à chercher un sens à leur vie, Pascal sera impertinent, intempestif, pertinent. » (4)

(1) Les Pensées Présentation de Dominique Descotes et Marc Escola, Flammarion.

(2) « La Croix » du 1er août 2018 .

(3)  Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal, le principe d’inquiétude, Puf, 2022

(4) Raphaël Enthoven Pascal ou les Intermittences de la raison Perrin/France Culture.

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