1er novembre 1883. Valdo Barbey
Valdo Louis Barbey (1883-1964) est un dessinateur, peintre et décorateur français d'origine suisse. Né en le 1er novembre 1883 dans le canton de Vaud (Valeyres-sous-Rances), il est le fils de William Barbey, célèbre botaniste et membre éminent de l’Eglise libre vaudoise, et de Caroline Boissier, fille d’un autre botaniste de renom, et élevée par Valérie de Gasparin, protestante engagée. Valdo Barbey est d’abord l’élève du peintre suisse Eugène Burnand, bien connu des protestants pour ses illustrations des Evangiles. Dès 1897, il s’installe à Paris où il entre à l’Ecole des Beaux arts. Naturalisé français peu avant la guerre, Valdo Barbey est mobilisé en août 1914. En sa qualité de peintre, il est affecté tout d’abord à des travaux de dessin, chargé de représenter les différents uniformes ennemis. Mais impatient de combattre, Barbey réclame son affectation pour le front. C’est ainsi qu’en octobre 1914, il obtient enfin d’être envoyé en première ligne comme simple soldat. Sa guerre ne durera que 60 jours : ces 60 jours qui vont jusqu’au 22 décembre 1914, jour où Valdo Barbey reçoit deux balles à l’épaule et à la tête dans le bois de Noulette. Très gravement atteint, il passe seize mois à l’hôpital avant d’être définitivement réformé en 1916.
Cette guerre, sa guerre, Valdo Barbey a choisi d’en livrer la teneur dans un ouvrage qu’il publie en 1917 sous le pseudonyme stendhalien de Fabrice Dongot, avec ce titre : Soixante jours de guerre en 1914. Nulle intention littéraire derrière, comme il l’explique dans sa préface : « L’auteur de ce journal est un peintre incapable d’aucune littérature. Il … se risque à livrer à un public déjà saturé de livres de guerre ce petit carnet où pas un mot, pas une lettre n’ont été modifiés et qui fut ramassé sur le champ de bataille en même temps que son propriétaire. » C’est précisément l’authenticité de ce journal qui donne au livre de Valdo Barbey tout son intérêt, salué aussitôt par Jean Norton Cru dans son grand œuvre « Témoins », passant au crible critique tous les témoignages sur la grande guerre. Le livre Soixante jours de guerre de Valdo Barbey, a été réédité en 2004 aux éditions Bernard Giovanangeli avec une préface de Michel Mohrt et les croquis de l’auteur qui l’illustraient à l’origine. Un petit groupe d’artistes convainquit en août 1915 le ministre de la Guerre de créer la Section de Camouflage, afin d’utiliser leurs compétences pour dissimuler matériel de guerre et postes d’observation par des filets, peintures en trompe l’œil, faux arbres-périscopes et leurres. Le protestant Jean-Louis Boussaingault, condisciple de Valdo Barbey aux Beaux-Arts, y fut entre autres très actif. D’une grande discrétion, Valdo Barbey poursuit après guerre sa vie de peintre et d’illustrateur et meurt à Paris en 1964.