Pour débuter cet édito, permettez-moi de dire ma reconnaissance à Evert Van de Poll, mon prédécesseur en tant que rédacteur en chef des Cahiers de l’École Pastorale. Pendant plus de deux ans, il aura dirigé de main de maître la rédaction des Cahiers, et sous sa houlette, notre revue a continué d’offrir des articles variés et de grande qualité à un lectorat toujours plus large. L’ensemble du comité de rédaction s’associe donc à moi pour lui souhaiter « bon vent » dans la poursuite de son ministère pastoral et d’enseignement.
Récemment, j’ai redécouvert cette citation bien connue de Saint Augustin :
Ce qui distingue les actes des hommes,
c’est la charité qui est à la racine.
Bien des choses peuvent
avoir l’apparence du bien,
qui ne procèdent pas à la racine de la charité.
Les épines aussi ont des fleurs :
il y a des actes qui paraissent durs,
qui paraissent cruels ;
mais ils visent à corriger, inspirés par la charité.
Une fois pour toutes t’est donc donné
ce court précepte :
AIME ET FAIS CE QUE TU VEUX !
Si tu te tais, tais-toi par amour,
Si tu corriges, corrige par amour,
Si tu pardonnes, pardonne par amour,
Aie au fond du cœur la racine de l’amour.
De cette racine
Il ne peut rien sortir que du bon.
Commentaire de la première lettre de saint Jean 7.8
J’aime cette citation, sorte de manifeste plaçant l’amour au cœur de la vie chrétienne. Je l’apprécie aussi, parce qu’elle insiste sur l’étonnante liberté dont l’amour est la source : Fais ce que tu veux ! Aimer, c’est prendre le risque de la liberté.
Cela va peut-être surprendre, mais cette idée me semble tout à fait appropriée à la mission des Cahiers de l’École Pastorale. Depuis son origine, cette revue (les hommes et les femmes œuvrant en son sein) a, par amour pour Christ, proposé des articles, des réflexions, des prédications et autres recensions qui souhaitent encourager et équiper son lectorat en vue de l’édification de toute l’Église. En retour, elle a été une revue vraiment libre : libre de dire la foi ; libre de penser autrement, d’être créative, de surprendre ; libre d’être honnête ; libre de se mettre à l’écoute des critiques ; libre de corriger ; libre de se taire, aussi.
Aux Cahiers, si les personnes changent, cet héritage et cette mission demeurent. C’est pour nous une grande responsabilité, mais aussi et surtout un merveilleux privilège.
Nicolas Farelly