Les trois articles principaux que propose cette livraison des Cahiers sont bien à l’image de ce que nous souhaitons faire : à la fois enraciner toujours plus et mieux dans l’essentiel et s’ouvrir largement aux questions et aux défis de ce monde dans lequel nous avons à dire et vivre l’Évangile.
Le texte de Michel Charles sur l’irrationnel nous plonge dans un aspect fondamental de la manière de penser qui nous entoure et dans laquelle nous baignons. Cette première partie nous présente la réalité avec la compétence d’un scientifique passionné par les courants de pensée de notre temps. Cette démarche est exemplaire de l’ouverture au réel qui est nécessaire pour être un témoin de l’Évangile dans le monde tel qu’il est. Barth imaginait le prédicateur, le journal dans une main et la Bible dans l’autre. Il s’agit là de plus et de plus profond que l’actualité ; c’est la connaissance de la culture dans laquelle nous sommes qui est en cause.
Ce monde qui nous entoure devient, nous le savons, de plus en plus petit. Toutes le religions ou presque se côtoient et la foi chrétienne se retrouve de fait en concurrence ou en dialogue avec les autres religions du monde. Quel est leur statut pour la foi chrétienne ? Si le Christ est unique et universel et s’il n’y a de salut qu’en lui, qu’en est-il de tous ceux qui confessent une autre foi ? Le comité français « de Lausanne » a publié une déclaration qui mérite d’être lue et travaillée.
Enfin, si le monde doit nous être connu, c’est la Bible qui témoigne pour nous de l’essentiel. Comment la lire, l’étudier, la méditer. Le texte proposé n’ouvre pas de pistes nouvelles, mais rappelle certains aspects de notre héritage que nous avons peut-être parfois oubliés. Il ne suffit pas de dire l’importance et le caractère central de la Bible, encore faut-il l’approcher et l’accueillir assez profondément pour qu’elle nourrisse notre foi et renouvelle notre regard sur le monde et la vie.