L'offrande, un geste cultuel
Dans la plupart des Églises que j'ai visitées, les offrandes ne sont que très peu investies de liturgie. J'entends par-là que le président du culte ne fait pas toujours un grand effort pour expliquer le sens de ce geste. L'effort est parfois nul lorsque, à peine annoncé (ou pas du tout), des corbeilles passent dans les rangs pendant un chant sans rapport avec le don. L’offrande semble alors être juste une obligation pratique qu'il faut faire à un moment ou à un autre. Et, pour celui qui n’a aucune culture chrétienne, elle ressemble fort au chapeau qui passe après une prestation. Est-ce par gêne de parler d’argent que nous préférons nous taire ? C’est justement lorsque nous ne savons pas quoi dire qu’il nous faut réfléchir à une liturgie.
Je ne parle pas d'une liturgie stérile qui ne produit que de la répétition et qui se vide ainsi de son sens. Je parle d’une liturgie dont il faut nous saisir pour donner un sens à ce temps du culte. Car c’est bien la question qui se pose : vivons-nous le temps des offrandes comme une partie du culte rendu à Dieu à part entière, ou simplement comme un temps de collecte, nécessaire à la vie de l’Église ? Un acte, certes, intégré dans le culte, mais n'en faisant pas au fond réellement partie ? Faisons-nous l'effort de lui donner un sens cultuel ?
L’enseignement par la liturgie
L'offrande dans l’Église n'est pas toujours vécue par ses membres comme un engagement du croyant, un lieu de fidélité où il s'engage à donner la même somme chaque mois, et pas seulement la monnaie qui traîne en poche. Certains ne savent même pas pourquoi ils donnent.
Alors, en bons pasteurs, nous pensons régler le problème en faisant une bonne prédication sur l'offrande. Si elle est complète, elle sera certainement indigeste et pas forcément édifiante. Mais il est parfois nécessaire de rappeler les bases, pense-t-on.
Soyons honnêtes, il est bien difficile pour celui qui vit des dons de l'assemblée de parler de cela librement. De plus, nous le savons bien, une seule prédication n'est pas efficace pour changer les mentalités et les habitudes.
Et si toutes les bonnes raisons de donner pouvaient être annoncées au moment de l'offrande ? Pas toutes à la fois, bien sûr… mais nous avons de la chance, nous pouvons le faire chaque dimanche ! Une phrase ou une péricope, portée par un chant peuvent suffire à donner du sens à ce geste et, par effet de répétition pédagogique, enseigner à long terme sur le sens de ce don.
Le double but de la liturgie : sens et enseignement
Pour ceux qui donnent sans grande régularité, c’est un moyen de les faire réfléchir au don, à ce que l’argent représente pour eux, à la place de Dieu dans leur vie, leurs priorités… Et, pour ceux dont la fidélité au don régulier les a poussés à faire un virement automatique, c'est le moment dans le culte où leur geste discret, et parfois oublié parce qu’automatisé, est rappelé à leur mémoire.
Exemples de liturgies succinctes
Le bon berger
Vivons cette offrande comme une manière de dire que Dieu est notre bon berger, celui qui pourvoit à tous nos besoins. Nos besoins spirituels, mais aussi nos besoins matériels. En lui rendant une partie des biens qu’il nous donne, nous manifestons notre reconnaissance et notre confiance en lui.
Que chacun donne comme il l’entend, et honore Dieu en lui rendant la part qui lui revient :
Chant : Toi qui disposes – JEM 063
Actualité de l’Église
Merci à Dieu d’avoir mis dans nos cœurs son ...