La ville dans la Bible

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La ville dans la Bible

La ville à l’époque de Jésus

La vie « citadine » n’était pas facile dans les anciennes villes d’Israël. Elles étaient, en général, très petites, leur superficie allant de deux à quatre hectares, à peu près la grandeur de nos places actuelles.
Dans une ville de taille moyenne, on pouvait trouver de 150 à 250 maisons à l’intérieur des remparts pour environ un millier d’habitants.
On y était très à l’étroit. Les maisons étaient mal construites et se touchaient. La plupart du temps, le terrain était en pente. Du coup, les maisons étaient bâties l’une au-dessus de l’autre.
Il n’y avait pas de rues, mais juste un espace entre les maisons, ce qui créait des espèces de ruelles qui n’allaient nulle part. Celles-ci n’étaient pas pavées et leurs rigoles servaient d’égouts. La boue et les ordures s’y amoncelaient, de sorte que le niveau de ces ruelles était souvent plus élevé que celui du parterre des mai- sons. La pluie les transformait en marais. En hiver, les gens croupissaient dans l’humidité et le combat contre la saleté était permanent. Le soleil de l’été améliorait les choses, mais les odeurs subsistaient. Heureusement que la plupart des gens allaient vivre et travailler dans les champs. En temps de paix, ils séjournaient à la campagne les deux tiers de l’année.
Après la venue des Grecs et des Romains, la vie des citadins s’était améliorée, mais seulement dans les grandes villes. On a commencé alors à élaborer plus soigneusement le plan des villes.
Les grandes villes de l’époque du Nouveau Testament étaient très différentes des anciennes forteresses d’Israël. Hérode le Grand a rebâti selon le style romain l’ancienne Samarie qu’il appela Sébaste (la transcription en grec de « Auguste », en l’honneur de l’empereur) et Césarée-Maritime, sur la côte de la Méditerranée. Il transforma celle-ci en un magnifique port gréco-romain, avec un port artificiel étonnant, une merveille technique pour l’époque, en utilisant du ciment hydraulique.
Dans ces villes nouvelles, les rues étaient pavées, aussi bien la rue principale au centre, avec magasins, bains et théâtres, que les rues latérales plus étroites avec des pâtés de quatre maisons.
On pouvait y construire des aqueducs pour amener l’eau, des bains publics et un système plus efficace d’évacuation des eaux usées et de tout-à-l’égout.
La vie des citadins, du moins celle des riches, était bien plus agréable qu’autrefois. Mais les pauvres et les habitants des endroits plus retirés ne bénéficiaient guère de tous ces changements.
Du temps d’Hérode, les villes se sont monumentalisées. L’art servait à glorifier son idéologie. Il considérait son programme de construction comme nécessaire pour sa sauvegarde personnelle, en renforçant ainsi son pou- voir et son lien avec Rome. L‘économie locale en béné- ficiait aussi grâce à un potentiel « touristique » accru.
Rien de nouveau sous le soleil.

La ville dans la Bible…

UTILITÉ ET LIMITES DE LA VILLE

Contrairement à certains discours, la ville n’apparaît pas d’abord dans la Bible comme le produit de la révolte humaine contre Dieu. Elle est plutôt un exemple type de la communauté humaine avec ses chances et ses risques. La ville est utile et la Bible ne le nie pas. Des habitations se sont regroupées non loin d’un point d’eau, d’un pont ou d’un croisement. Elles sont blotties pour se tenir chaud, pour se protéger de l’ennemi, du vent ou du soleil, serrées les unes contre les autres dans une proximité de quelques mètres.
La ville signifie aussi le repos, la fin de l’errance, l’enracinement dans un lieu où l’on peut vivre, fonder une famille, profiter de la vie. La ville offre également une protection contre les dangers extérieurs : brigands ou invasions. C’est bien Dieu qui a encouragé Néhémie à rebâtir les murailles de Jérusalem. Derrière ses murs, les hommes peuvent vaquer en paix à leurs occupations. La ville est aussi un lieu de rencontres, de relation aux autres, de communication, d’échanges. On y accueille les métiers. Chaque semaine, chacun vient au marché pour acheter ou pour vendre. Elle est ainsi un lieu où s’échangent des biens au profit de tous.
La ville, c’est enfin une société organisée dans le cadre d’une même loi. La Bible atteste que, dans le cadre d’un monde pécheur qui frôle sans cesse l’autodestruction, il est nécessaire que les humains soient soumis à des autorités chargées d’appliquer la loi commune (Romains 13.1-7). C’est ce qui permet la coexistence pacifique d’hommes et de femmes rassemblés par des intérêts communs, chacun contribuant à sa façon au bien de tous par une division du travail et une complémentarité d’activités variées.

BABYLONE ET JÉRUSALEM : DEUX SYMBOLES

Babel, ensuite Babylone, est devenue le symbole du péché et de l’orgueil humain dans la Bible. C’est aussi la ville païenne dans laquelle le peuple de Dieu a été déporté en punition pour ses désobéissances répétées. Le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, décrit son jugement et sa chute finale (Apocalypse 18).
Jérusalem, la cité sainte, est souvent critiquée dans la Bible parce qu’elle a failli à sa mission de justice et de paix. Elle reste néanmoins la ville du grand Roi. C’est une nouvelle Jérusalem qui est promise dans les dernières pages de l’Apocalypse. Elle descend alors du ciel, d’auprès de Dieu lui-même (Apocalypse 21 et 22). La généalogie de Jésus (Matthieu 1.12) est la seule occasion où les évangiles mentionnent Babylone, la ville dans laquelle les ancêtres de Jésus ont été déportés et ont dû vivre l’humiliation (Psaume 137).
Quant à Jérusalem, c’est en pleurant sur elle que Jésus dit :
« Jérusalem, Jérusalem, toi qui mets à mort les prophètes et tues à coups de pierres ceux que Dieu t’envoie ! Combien de fois ai-je désiré rassembler tes habitants auprès de moi comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l’avez pas voulu ! Eh bien, votre maison va être complètement abandonnée. »
Mais Jésus n’en reste pas là car il ajoute :
« Je vous le déclare : dès maintenant vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez : “Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur !” » (Matthieu 23.38,39).
Auteurs
José LONCKE

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