Le recours à la pornographie, longtemps associé au masculin, concerne de plus en plus les femmes.
LES DONNÉES À NOTRE DISPOSITION
D’après le site Pornhub, celles-ci représentent 26 % de ses utilisateurs. Selon les enquêtes, 50 à 80 % des femmes en regardent plus ou moins souvent(1).
Quelle est leur expérience avec la pornographie ? Quel type de support recherchent-elles ? Existe-t-il des différences et des similitudes avec les comportements masculins ? Les données manquent pour répondre de manière exhaustive à ces questions, car le phénomène est assez récent, en tous cas, à l’échelle de la recherche. De plus, la sexualité des femmes d’une manière générale ne va pas encore de soi dans l’espace public, leur vécu de la pornographie renvoie à la masturbation des femmes qui est encore assez taboue.
Peu d’études peuvent nous enseigner sur la proportion de femmes qui vivent un usage problématique de la pornographie, c’est-à-dire une addiction au sens clinique du terme. Une petite étude française de 2022 avance que 3,7 % de la population générale serait concernée, avec 11 % chez les hommes et 0,7 % chez les femmes(2). Tout en restant prudents avec ces résultats, sachant que peu d’utilisateurs de pornographie vivent en réalité une addiction avérée, nous pouvons supposer que les femmes semblent être assez peu nombreuses à être concernées.
LA PORNOGRAPHIE EST SOUVENT VÉCUE COMME UN PROBLÈME
Toutefois, même en l’absence d’addiction, le rapport avec la consommation de pornographie n’est pas forcément paisible pour tout le monde et particulièrement pour les femmes. Certaines personnes sont à l’aise avec leur choix et l’assument pleinement(3). Ceci dit, beaucoup d’autres ne le vivent pas aussi sereinement. Est-ce que c’est vraiment ce que je veux ? Pourquoi vais-je chercher ces images ? Est-ce que c’est « bien » ? Quand un choix est fait, mais qu’il ne correspond pas pleinement à notre système de valeurs, un inconfort psychique l’accompagne : c’est la dissonance cognitive. On veut et, en même temps, on ne veut pas. Tout le travail d’accompagnement sera de faire le tri entre les messages à écouter et les fausses culpabilités. En résumé, faut-il arrêter de culpabiliser car il n’y a pas lieu, ou changer de comportement pour retrouver la paix ?
QUELLE IMAGE DE LA FEMME ?!
Pour les femmes, le malaise est potentiellement accentué par le fait que l’immense majorité des contenus pornographiques ...