Marc, vous considérez-vous comme handicapé ?
Officiellement, je le suis puisque j’ai la carte et que je me déplace en fauteuil roulant. Je dois réapprendre à marcher en faisant face à mes problèmes d’équilibre.
La pente est ascendante, mais les progrès sont lents, très lents. Il me faut réapprendre bien des choses avec patience.
Qu’est-ce qui est le plus difficile : aider ou être aidé ?
Marc : C’est vrai que, quand on a été habitué à aller de l’avant, ce n’est pas facile de se retrouver privé de ses moyens du jour au lendemain. Je ne m’y étais pas préparé. Cela m’est arrivé si soudainement que je n’ai pas eu le choix.
Cela m’aide de savoir que j’ai beaucoup de chance d’être aujourd’hui dans cet état, car beaucoup de gens ne survivent pas à ce qui m’est arrivé. Le médecin m’appelle « le miraculé ».
Françoise : C’est une question que je ne me suis jamais posée. Puisque Marc avait besoin d’aide, je l’ai aidé, tout simplement. Je ne me suis même jamais demandé : « Pourquoi cela nous arrive-t-il ? », car j’ai su tout de suite qu’il y aurait un sens à découvrir à travers cette épreuve. Bien sûr, je dois reconnaître que j’ai la chance de voir que son handicap évolue dans un sens positif.
J’ajoute aussi qu’on est privilégié d’être en France avec un personnel médical formé et bienveillant. Certes, les parcours pour les prises en charge sont complexes et fastidieux, mais, au final, il y a beaucoup d’aide. Nous n’avons rien déboursé.
Marc : J’ai eu autrefois l’occasion de visiter un village en Afrique dans lequel on avait parqué ...