Les médecins font de la mort un " problème clinique ", les notaires un " problème de succession " ; c'est même une partie de leur gagne-pain. Les années 80 l'avaient occultée, elle revient en force en ce début de troisième millénaire : deux manières différentes d'exorciser notre peur de l'au-delà pour nous cacher les vraies questions : y-a-t-il un sens à ma vie ? Tout se termine-t-il à la mort ?
La mort n'est pas une fin en soi. Mais elle le devient, si nous ne trouvons pas le sens de la vie. La Toussaint est pour moi un formidable rappel : celui de la vie, la fête de tous les " saints " ; de ceux qui sont formidablement vivants.
Comprenons-nous bien, la sainteté n'a jamais été pour moi un luxe offert par le Vatican pour être inscrit au calendrier. Elle n'est pas le privilège de quelques-uns. Elle n'est pas une norme de perfection à atteindre. Elle est une vie simplement confiée à l'Esprit Saint pour qu'il l'habite et la féconde.
Les saints d'aujourd'hui sont les vivants d'aujourd'hui, vivants de la vie de Jésus-Christ en eux. Le monde a besoin de porteurs de vie, d'espérance et d'amour ; de ceux qui font fleurir les déserts de solitude, éclairer les nuits d'indifférence, briser la froideur des cœurs. Quelle que soit leur profession, leur situation sociale, ils sont hommes et femmes de relation, d'action, de prière, et de parole.
Oui les saints sont parmi nous. Il y en a même beaucoup plus que vous ne l'imaginez !
Courons le risque de la sainteté, ouvrons notre vie toute entière à l'Esprit Saint pour que commence en nous l'éternité...
Anne Thöni