Envers et contre tout

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À propos de :

Harrison's Flowers*

Reporter émérite, le journaliste américain Harrison aspire à se poser. Le héros est fatigué. Et surtout, il voit sa famille souffrir. N'est-il pas temps de raccrocher, d'en finir avec les missions périlleuses, les absences à répétition ? S'il avait cédé à ce désir, il n'y aurait pas de film. Mais voilà que son patron lui demande un dernier grand reportage, en Yougoslavie. Ce pays méconnu commence se déchirer, les nuages s'amoncellent, il faut aller voir. Qui mieux qu'Harrison pour rapporter des images chocs et des témoignages sur le vif ? 

Mais le terrain se révèle bien plus périlleux que prévu. Serbes et Croates sont engagés dans une lutte à mort. Les civils tombent, les villages sont détruits, les balles fusent, les chars écrasent sans ménagement tout ce qui ressemble à une opposition. C'est un carnage. 

Sans nouvelles

Au grand désespoir de son épouse, Sarah, Harrison, témoin de l'horreur, ne donne plus signe de vie. Le voilà disparu, donné pour mort. Mort ? Sarah, restée aux États-Unis, est alors confrontée à un choix. Ou faire son deuil. Écouter la voix de la raison. Prendre soin de son fils, désormais orphelin. Ou tenter l'impossible. Prendre l'avion et partir en zone de guerre, tenter d'en avoir le cœur net. Il n'y a pourtant qu'une infime possibilité qu'Harrison ait réchappé. Le choix plaiderait donc pour le renoncement. L'acceptation d'une mort décidément trop forte pour qu'on la nargue. 

En guerre contre le fatalisme

Mais Sarah, un temps prostrée, décide de se rebeller contre la fatalité. Contre l'évidence d'une mort plus que probable, elle choisit l'infime espoir de la vie. Et prend son billet d'avion pour l'enfer yougoslave. Mal à l'aise, le spectateur qui voit le film pour la première fois ne peut s'empêcher de se dire qu'elle se trompe. Mauvais choix ! D'autant que l'arrivée en Yougoslavie la confronte d'emblée au pire : son conducteur est exécuté sous ses yeux, elle est victime d'une tentative de viol et se retrouve entre les feux croates et serbes, au milieu des cadavres et des ruines fumantes d'une guerre sans merci. Pourtant, Sarah persiste à chercher des nouvelles de son mari. Elle s'entête tant et si bien qu'elle se retrouve sur une piste, qui la conduit jusqu'au cœur de la bataille de Vukovar. 

Choisir l’espoir

L'épilogue du film, sur lequel on ne lèvera pas le voile, nous révèle une vérité souvent oubliée : un choix, pour qu'il soit bon, ne peut simplement consister dans le fait d'opter pour ce qui est le plus probable ou le plus raisonnable. Un choix appelle des valeurs, un engagement, où la mort et la vie ne sont pas équivalentes. En choisissant l'espoir de vie, a priori si petit en comparaison de la probabilité de la mort, Sarah nous rappelle qu'en face des forces de destruction, parfois si puissantes, il est possible de refuser la fatalité et la passivité. À l'image de ces réfugiés des temps bibliques, appelés au choix entre « la vie et la mort »", et qu'un Dieu libérateur exhorte ainsi : « choisis la vie, afin que tu vives » (Deutéronome 30.19).

Auteurs
Ciné PHIL

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Informations complémentaires

* Film de guerre d'Elie Chouraqui, avec Andie MacDowell, Elias Koteas, Adrian Brody, Brendan Gleeson, sorti en 2000.

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