Les graines du figuier sauvage

Certes, ce film ne parle pas directement de liberté religieuse, mais bien d’oppression et de lutte pour la liberté, dans le contexte d’une théocratie autoritaire. Le film a reçu le prix spécial du jury au Festival de Cannes 2024 et celui du jury œcuménique de ce même festival.

L’action se déroule en Iran, de nos jours. Iman travaille depuis 20 ans dans l’administration et il vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran. Dans le même temps, un vaste mouvement de protestation secoue le pays. À la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, soutiennent le mouvement, tandis que sa femme, Najmeh, essaie de maintenir la paix au sein de la famille.

D’une impressionnante maîtrise dans sa réalisation, le film commence comme une chronique sociale et familiale et se termine en véritable thriller de plus en plus suffocant. Le récit a une valeur de métaphore avec une évidente dimension politique, évoquant la domination patriarcale en Iran, l’oppression des femmes qui n’ont pas d’autre choix que de se taire et de se soumettre…

Toutefois, en choisissant un récit à la portée parabolique, le film s’élargit à une dimension universelle, à propos de toute forme de patriarcat et d’autoritarisme, que ce soit au niveau familial, social, politique ou religieux. Le film est une ode à l’insoumission et à la quête de liberté. Il souligne que la lutte pour la liberté, dans un contexte hostile et totalitaire, est d’abord intime et personnelle.