Sound of metal

Ruben et Lou sillonnent les États-Unis, de ville en ville, pour donner des concerts, Lou à la guitare et au chant, Ruben à la batterie. Un soir, Ruben a de violents acouphènes et se réveille le lendemain presque sourd. Un médecin lui annonce que ça ne va pas s’améliorer et qu’il ne récupérera jamais l’ouïe. Alors que tout s’écroule pour lui, Ruben accepte finalement de rejoindre une communauté qui accueille des sourds, pour l’aider à accepter sa surdité. Mais ce qu’il espère, lui, c’est d’arriver à se faire opérer et se faire poser un implant pour qu’il retrouve l’ouïe.

Sound of Metal propose une expérience de cinéma assez fascinante. Grâce à un extraordinaire travail sur le son, le film met le spectateur à la place de Ruben, dans des scènes subjectives et immersives étonnantes. On y découvre l’enfermement soudain dans la surdité, qui isole de l’entourage. La perception d’une même scène change du tout au tout si l’on est à la place de Ruben ou si l’on est un témoin extérieur, que ce soit au cours d’un repas dans la communauté de sourds ou lors d’une soirée où Lou chante avec son père, une des scènes les plus bouleversantes du film.

Récit d’apprentissage immersif, sobre et touchant, où le héros doit réapprendre à vivre en acceptant sa surdité, le film est aussi une histoire d’amour émouvante et tragique, entre deux êtres au parcours compliqué qui se sauvent mutuellement. C’est aussi le portrait passionnant et humain d’une communauté de sourds.

Le film interroge sur le handicap, sur la perception que nous en avons, et le regard que nous portons sur ceux qui sont en situation de handicap. Lorsqu’il arrive dans la communauté qui l’accueille, on dit à Ruben que sa première tâche sera d’apprendre à être sourd. Il s’agit pour lui de l’accepter comme une nouvelle réalité de sa vie, et ne pas chercher à tout prix à réparer ce qui a été perdu. La communauté refuse d’ailleurs de considérer la surdité comme un handicap... Finalement, qui peut dire ce qu’est un handicap ou ce qui ne l’est pas ?