Le deuil périnatal, une souffrance à reconnaître

Complet Éducation - Famille

Article de Sophie Helmlinger, psychothérapeute et fondatrice de « L’enfant sans nom - Parents endeuillés »*


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Deuil

«Parents de quoi ? Y a pas d’enfant ! » m’a-t-on dit alors que je venais de perdre pour la troisième fois un bébé en milieu de grossesse. La mort périnatale est taboue. Elle fait peur. On ne sait pas quoi dire aux parents, on craint de leur faire mal : « Si l’on n’en parle pas, peut-être qu’ils ne souffriront pas ? »

Reconnaître la perte

Un bébé dans le ventre de sa maman n’a pas beaucoup de réalité aux yeux des autres. Tant que bébé n’est pas né, on parle de « future » maman. Comme si elle ne le devenait qu’après l’accouchement. Or, très souvent, les familles endeuillées ont besoin que leur bébé décédé soit reconnu comme un être humain à part entière, avec une histoire, si courte soit-elle. Elle n’a peut-être duré que quatre mois de grossesse ou quatre jours de vie, il a existé et ceux qui l’ont aimé doivent apprendre à vivre sans lui.

Vivre les étapes du deuil

Pour « sortir » de la crise intérieure du deuil, il faut y « entrer » : se savoir endeuillé, percevoir ses émotions, constaterle manque et ses conséquences et tant d’autres mouvements psychiques. C’est alors que l’on peut « sortir » de la crise aiguë, pour continuer sur le chemin du deuil. Ce processus est compliqué lorsque le deuil n’est pas légitimé par l’environnement. Comment faire le deuil de « rien » ?

Garder le souvenir

C’est pourquoi il est important de créer des traces autour de cet enfant : une empreinte de main, des photos, une mèche de cheveux, un geste que l’on pose en sa mémoire : la création d’un bijou, un arbre planté, un poème, un prénom donné, une inscription dans le livret de famille, dans l’arbre généalogique…
Il n’est bien sûr pas question d’entretenir quelque chose de morbide, de laisser la mort envahir l’espace des vivants. Au contraire, il faut donner à chacun sa place dans la famille et vraiment séparer les vivants et les morts. Or, on ne peut mourir si l’on n’a pas existé.
« On peut mourir avant de naître, mais on ne peut pas mourir avant d’être. » Camille Laurens

Une fleur, une vie : Chaque année, ce collectif organise un événement. On construit ensemble un immense bouquet en mémoire de ces tout-petits et des ateliers créatifs permettent aux familles de s’exprimer.

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Informations complémentaires


* Créée en 2000, cette association soutient les parents endeuillés d’un bébé mort au cours de la grossesse ou autour de l’accouchement. Elle propose des groupes d’entraide et de parole. www.lenfantsansnom.fr

Bibliographie de l'auteure :
« Une terrible épreuve. Ma traversée du deuil périnatal », éditions Empreinte temps présent.
« Pour toute la vie », chez Utopique (Album).


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