12 juillet 1607. Jean Petitot, le Raphaël de la peinture en émail

publié le 12 July 2023 à 02h01 par José LONCKE

12 juillet 1607. Jean Petitot, le Raphaël de la peinture en émail

Jean Petitot dit « le Raphaël de la peinture en émail », né à à Genève le 12 juillet 1607 et meurt à Vevey le 3 avril 1691. C’est un peintre en émail genevois.

Il commença son apprentissage dans l'atelier d'orfèvrerie de son oncle Jean Royaume. Le peintre en émail Pierre Bordier, dans l’atelier de joaillerie duquel il poursuivit sa formation, reconnut tant d’intelligence dans son jeune apprenti qu’il lui conseilla de s’adonner à la peinture.

Le maître et l'élève s’étant associés pour leurs travaux, leurs premiers essais furent bien accueillis. Dans l’intention de se perfectionner dans leur art, Bordier et Petitot se rendirent en Italie d’où, après un séjour de quelques années dans ce pays, ils passèrent en Angleterre. A Londres, ils retrouvèrent leur compatriote le chimiste Turquet de Mayerne, qui les aida de ses conseils pour développer de nouvelles couleurs. Le roi Charles 1er qui favorisait les arts, le nomma chevalier et lui donna un logement. Les principaux personnages de la Cour tinrent à être peints par lui. On cite comme son chef-d’œuvre le portrait qu’il fit, en 1642, de Rachel de Ruvigny, comtesse de Southampton.

La Révolution anglaise força Petitot à se retirer en France. Aimant à entourer son trône de tout ce que les arts et dans les lettres comptaient d’éminent, Louis XIV donna à Petitot le titre de peintre du roi et le logea au Louvre. Pendant la période de 36 ans qu’il vécut en France, Petitot exécuta un nombre considérable de travaux (56 portraits au Louvre). Il ne s’occupa pas seulement de portraits, mais fut chargé par le roi de copier les tableaux de Mignard et de Le Brun.

Après la Révocation de l’édit de Nantes (1685) , il sollicita la permission de se retirer dans sa patrie, mais on la lui refusa, Louis XIV trouvant bien étrange « qu’il voulût être le seul de son royaume qui fût exempté, ce que les longues années de son séjour en France ne pouvaient permettre ».

Comme il insistait pour quitter la France au lieu de se faire catholique, on l’arrêta et on l’emprisonna au for-L’Evêque, où Bossuet en personne lui fut envoyé, sans succès, pour tâcher de le persuader d’abjurer. Pour vaincre son opiniâtreté, on l’enferma alors dans un couvent où il fut tenu au secret.

Le 31 mai 1686, Mme Petitot écrivait à MM. du Petit-Conseil de Genève, que son mari avait été contraint « de signer comme les autres pour sortir de l’affreux lieu où il avait été un mois sans voir personne de sa famille », elle espérait « qu’avec le temps le Roi, voyant l’obéissance qu’il avait eue pour ses ordres, ferait quelque considération de la demande qu’ils avaient eu la bonté de lui faire d’un pauvre homme qui ne se consolera jamais d’avoir été contraint par les accès de fièvre qu’il a eus dans le couvent (appréhendant d’y demeurer) d’y faire ce qu’il a fait, en déclarant que ce n’étoit que par force. » On lit dans les notes extraites des registres du Consistoire par Cramer, sous la date du 22 mars 1687 : « Advisé de se contenter de la voie particulière à son égard, parce qu’il conste qu’il n’a point été à la messe. »

Désormais il n’y avait plus lieu à rigueur, l’« hérétique » était « converti » ; le monarque usa donc d’« indulgence » envers son vieux serviteur et permit enfin de sortir du couvent à Petitot qui, dès qu’il eut recouvré sa liberté, n’eut plus qu’une pensée, celle de fuir ce pays. Il réussit à regagner son pays natal avec une partie de sa famille en 1687. Dans une lettre adressée au Petit-Conseil, Petitot présente ses excuses pour sa prétendue abjuration sur le refus du roi de lui permettre de sortir du royaume, refus qui l’avait « porté à la résolution de sortir d’entre les mains des personnes chez lesquelles on l’аvait relégué, pour revenir en sa famille, et avec elle chercher le pardon d’en haut et les consolations, et le moyen d’y vivre éloigné de ce qui s’oppose à la pureté du Christianisme. » Les enfants de Petitot restés à Paris allèrent implorer le pardon de leur père en se jetant aux pieds du roi qu'il leur accorda en disant qu’il pardonnait à un vieillard qui avait voulu être enseveli auprès de ses pères.

Petitot, de son côté, sembla renaître à la vie. Il se sentait rajeuni et reprit ses travaux avec ardeur. Le portrait qu’il fit alors du roi et de la reine de Pologne, est, dit-on, comparable à tout ce qu’il avait fait de mieux. Il travaillait à un portrait de sa femme, lorsqu’une attaque d’apoplexie l’enleva le 3 avril 1691 à Vevey où il s’était retiré. François, l’un de ses enfants, l’accompagna dans sa fuite à Genève avec ses sœurs. Un autre de ses fils, qui se livrait également à la peinture sur émail, alla s’établir à Londres.

L’Angleterre et la France possèdent les principales productions de Petitot (Louvre, Chantilly, Albert Museum, Collection Wallace, château de Windsor).

-------------

Son père était Faule (Fauller) Petitot (ou Saul), architecte, maître sculpteur et menuisier. Né vers 1572 à Villiers-le-Duc (Bourgogne). Ayant terminé un apprentissage de sculpteur à Lyon, il travailla en Italie, notamment à Rome. D’origine catholique rt établi à Rome, il devient calviniste et gagne Genève en 1597, où il s'établit comme sculpteur, ébéniste et architecte. Il épousa Etienna Royaume. Il est un des architectes de l'Hôtel de Ville de Genève. Il est reçu Bourgeois de Genève le 27 juin 1615 et meurt le 1.7.1629 à Genève.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail nous permet :

  • de vous reconnaitre et ainsi valider automatiquement vos commentaires après 3 validations manuelles consécutives par nos modérateurs,
  • d'utiliser le service gratuit gravatar qui associe une image de profil de votre choix à votre adresse e-mail sur de nombreux sites Internet.

Créez un compte gratuitement et trouvez plus d'information sur fr.gravatar.com

Chargement en cours ...