20 décembre 1552. Mort de Catherine de Bora (Katharina von Bora), Mme Luther.
La vie de Katarina von Bora a été une vie de travail acharné et de vertu solide. Quand elle était petite, son père la plaça dans un couvent allemand suite à son remariage. Elle a entendu les enseignements de Luther au début de la vingtaine et a accepté sa doctrine de la justification par la foi seule. Avec quelques autres religieuses, elle a contacté le réformateur, demandant de l'aide pour s'échapper du couvent. Luther s'est arrangé pour qu'on la fasse sortir clandestinement avec d’autres religieuses dans des barils de poisson vides.
Luther a demandé aux familles des jeunes femmes de les reprendre. Quand ils se sont montrés réticents, il a trouvé des maris pour chacun d'eux. Cependant, il n'a pas été en mesure de placer Katie. Finalement, il lui a proposé le mariage et l'a épousée le même jour.
Ils semblent avoir été un couple heureux. Son travail acharné et ses compétences domestiques pratiques (tenir un budget, élever du bétail et brasser de la bière) les ont nourris et habillés, ainsi que leurs enfants, plusieurs orphelins et les nombreux étudiants qui étaient en pension avec eux.
Après la mort de Luther, Katie a élevé seule leurs plus jeunes enfants pendant six ans. L'électeur John Frederick, le souverain de Saxe, a créé un petit fonds et l'a aidée à acheter une ferme près de Wittenberg. Cependant, sa terre a été taxée sans pitié par les armées rivales pendant la guerre de Schmalkald, la laissant dans une pauvreté écrasante. En conséquence, elle a dû fuir. Ses animaux ont été confisqués et sa maison incendiée. Une fois la paix rétablie, Katie a emprunté mille florins pour reconstruire. Pour rembourser son prêt, elle a pris des pensionnaires d'étudiants.
Lorsque la peste a éclaté à Wittenberg en 1552, le personnel universitaire et les étudiants ont déménagé à Torgau, un endroit moins touché par la maladie. Ses pensionnaires partis, Katherina était de nouveau dans une situation financière difficile. Elle a décidé de suivre l'université, mais sa décision s'est avérée catastrophique. Au bout du trajet de soixante milles, non loin de la porte de Torgau, ses chevaux s'emballèrent et elle dut sauter du chariot dans un lac. Elle a été sortie de l'eau gravement meurtrie. Des amis l'ont portée dans la ville. Bien qu'elle se soit battue pour la vie pendant trois mois, la douleur et les épreuves de ses dernières années ont rendu sa fin inévitable. Ses derniers mots rapportés étaient: "Je m'accrocherai à mon Seigneur Christ comme une bavure sur un manteau." Le 20 décembre 1552, elle mourut. Le lendemain, toute l'université s'est déplacée pour ses funérailles.
----------------------------------------------------------------------------------------------------