Les articles que nous vous proposons dans cette édition des Cahiers sont un peu particuliers. Ils sont en effet à prendre deux par deux. Ils concernent deux grands thèmes dont personne ne contestera l’importance : le baptême et la présence au monde.
En ce qui concerne le baptême, on a souvent remarqué que la théologie des Églises baptistes, comme d’ailleurs de l’ensemble des Églises évangéliques, était paradoxalement assez pauvre. Ces Églises se sont plus intéressées aux destinataires et à la forme du baptême qu’à son sens. Le premier texte, écrit par A. R. Cross, expose les vues d’un grand théologien baptiste anglais, Beasley Murray qui défend une sorte de sacramentalisme modéré. Et c’est Alain Nisus qui lui répond en proposant une thèse sans doute plus classique, mais solidement réfléchie.
La relation entre les Églises et la société peut, elle aussi, être pensée et vécue de manière très différentes. Claude Baecher présente la position anabaptiste - qui n’est pas défendue seulement par les mennonites ; quant à Henri Blocher, il propose une version que l’on pourrait appeler calviniste-baptiste et qui est sans doute la plus répandue.
Le point commun de ces auteurs est qu’ils acceptent de débattre de leur position, de manière fine, nuancée et en proposant une réflexion de grande qualité. Et je vois deux grands avantages à publier ces textes. Ils nous aideront d’abord à réfléchir sur des questions de grande importance. Mais surtout, ils nous rappellent que la volonté de fidélité à la révélation ne nous dispense pas du travail de la pensée ni des débats entre positions différentes qui s’affrontent et se respectent. Cette tension qui existe entre le noyau dur de notre foi commune et la liberté des recherches et des positions différente est certainement au cœur même de la juste unité de l’Église.