Si Jésus a clairement refusé la violence envers les femmes et la structure hiérarchique abusive dans le couple, comment alors certains s'appuient-ils sur des textes bibliques pour légitimer le recours à la violence envers leur partenaire ? Ils invoquent dans ce sens des textes de l'apôtre Paul. Mais on remarque que les abuseurs brandissent toujours ces textes en les arrachant à leur contexte ! Alors que Paul, le plus souvent, répond de façon circonstanciée à des situations locales précises...
Ces textes doivent être étudiés de plus près en vue de déconstruire les fausses croyances que leur interprétation erronée a nourries, et de supprimer un certain nombre de « mâle-entendus ».
Sans être exhaustif(1)), examinons plusieurs passages emblématiques.
I. Paul n’enseigne-t-il pas que l’homme est le chef de la femme ?
En 1 Corinthiens 11.3-12(2), Paul n'établit ni une hiérarchie permanente ni un rapport d'autorité ; il évoque des questions d'honneur, de ce qui est convenable par rapport aux coutumes de son époque. Il montre quelles devraient être les relations entre l'homme et la femme qu'il place tous deux sous la bonne garde du Christ.
Relevons plusieurs éléments(3) :
- La fin du raisonnement de Paul est capitale et il l’introduit par un « cependant » (v.11). Or Paul emploie cinq fois ce mot grec dans ses écrits pour clore et souligner ce qui est réellement essentiel (Ep 5.33 ; Ph 1.18 ; 3.16 ; 4.14 ; 1 Co 11.11). Ici, au verset 11, ce sur quoi il insiste, c’est qu’« en Christ », devant le Seigneur, un nouveau schéma égalitaire de réciprocité et d’interdépendance voit le jour : « la femme est inséparable de l'homme et l'homme de la femme » ou « ni la femme n'est sans l'homme, ni l'homme sans la femme ».
- Le mot kephalé traduit par « chef/tête » désigne, certes, la partie supérieure du corps humain, mais il revêt le sens, non de supérieur, mais de ...