L'homosexualité en vérité. Mon identité et mon chemin

Complet Présentation de livres

Professeur d’espagnol, Philippe Ariño consacre beaucoup de temps à l’écriture et à des conférences sur l’homosexualité. Il se décrit comme enfant de Dieu et homme ayant un désir homosexuel. Catholique pratiquant, il a choisi la continence. En même temps, il revendique son appartenance à la culture homosexuelle dont il est un spécialiste, auteur notamment d’un “Dictionnaire des codes homosexuels”.

Sur son blog Araignée du désert, il publie des articles sur les œuvres artistiques traitant du thème homosexuel(1). Dans son ouvrage “Homosexualité en vérité”, il parle honnêtement de ce phénomène mal connu de la grande majorité des gens, malgré le regard tolérant et bienveillant qu’ils portent sur les hommes et les femmes homosexuels. Et il explique son choix de la continence, ainsi que la position de l’Église catholique romaine.

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L'homosexualité en vérité. Mon identité et mon chemin

TÉMOIGNAGE

Dans une interview publiée dans le numéro spécial de l’hebdomadaire catholique Famille chrétienne, il répond aux questions : qu’est ce que l’homosexualité et comment vivre la continence(2) ?

Philippe ARIÑO : Quand on prononce le mot “homosexuel” dans le milieu chrétien, on observe comme une peur de justifier la réalité du désir homosexuel rien qu’en le nommant, de lui donner trop d’importance, de lui offrir un statut identitaire ou amoureux. Or, le désir homosexuel n’est ni une réalité essentielle (une peur - de la différence des sexes, en l’occurrence - ne peut pas être une essence, des personnes, une réalité palpable), ni une fiction : il existe au moins en tant que ressenti et fantasme érotique. C’est tout ce qu’on peut dire. Notre problème, en général, c’est que nous n’osons pas dire tout simplement “ça existe”, tout en réussissant à ne pas donner à croire qu’on l’encourage ou qu’on le diabolise. 

Je me considère moi-même comme une personne homosexuelle, parce que j’ai un désir homosexuel existant en moi. Mais mon identité fondamentale, c’est celle d’homme et d’enfant de Dieu. Pour ce qui est du désir homosexuel, il est profond en moi sans être fondamental. Depuis combien de temps est-il là ? Pour combien de temps ? Pour quelles raisons précises ? Je ne sais pas. C’est important de toujours se poser ces questions (sans franchir la fâcheuse frontière de la justification ou de la culpabilisation), tout en sachant qu’on y répondra partiellement, et que seul le Désir avec un “D” majuscule, qui s’appelle “l’amour dans la différence des sexes” ou bien “Dieu”, a un alpha et un oméga qui se donnent à connaître. Pour les désirs éloignés du réel, tels que le désir homosexuel, on a du mal à leur trouver une origine. Et c’est tant mieux. Ça prouve qu’ils tiennent davantage de la pulsion, de la compulsion, du fantasme divisant, parce qu’ils rejettent la différence des sexes, roc principal du réel et de l’amour. Ils ont du mal à s’incarner durablement, paisiblement, joyeusement, en l’homme.

Nous sommes dans une société sécularisée, qu’on le veuille ou non, qui, parce qu’elle est matérialiste et qu’elle “virtualise” l’être humain, nous encourage aux sexualités désincarnées telles que l’homosexualité. Ce désir est mauvais, pas dans le sens où il est cent pour cent diabolique, mais dans le sens où il est pétri de bonnes intentions mais déconnecté du réel et de l’amour incarné. Il fait vivre à l’individu qui s’y adonne un grand écart entre sincérité et vérité, entre fantasme et réalité. C’est pourquoi je parle de l’homosexualité comme d’une blessure, un déchirement. C’est même la chose principale que je peux dire d’elle. Et une personne ne se réduit pas aux blessures qu’elle porte, aussi profondes et sérieuses soient-elles.

Vivre la continence

Le premier chemin de liberté par rapport à ce désir homosexuel, c’est le désert. Autrement dit, faire une pause et ne pas s’imposer comme unique chemin de bonheur le couple, contrairement à ce que veulent nous faire croire nos médias ultra-érotisés et ultra-sentimentalisés. C’est-à-dire, me poser la question de “ce qui m’habite”, faire le tri parmi mes désirs intérieurs pour reconnaître ceux qui me sont plus profitables que d’autres. Ce temps de pause (appelé “continence”), qui reste transitoire puisque nous sommes tous appelés à nous donner pleinement et sur le long terme soit à l’Église soit à une personne du sexe complémentaire, est précieux pour se reconstruire, réapprendre à se connaître, consolider des amitiés (désintéressées), recycler son désir homosexuel en fraternités vraiment solides et drôles, partir à la recherche de la signification de l’homosexualité (si Dieu permet son existence, c’est bien pour quelque chose ! et de grandes choses, souvent originales et attendues de tous). Le désert permet à la personne qui le vit d’avoir tous les avantages de l’homosexualité sans les inconvénients, sans la culpabilité de la pratique homo. Quelqu’un qui se sent homosexuel, qui ne le nie pas, mais qui donne son homosexualité à l’Église, peut découvrir toute la grandeur du don entier de l’amour de sa personne en cohérence avec sa foi, tout en restant lui-même, sans mentir ou dissimuler quoi que ce soit. L’Église catholique, en me reconnaissant en tant que personne avant tout, en ne me demandant pas de nier l’existence de mon désir homosexuel, mais au contraire de le valoriser en l’offrant pleinement à Dieu, m’a aimé dès le départ tel que je suis, avec mes forces et mes failles. La totale ! Quelle joie !

Libre

Concrètement pour moi, la continence s’est traduite par l’arrêt complet de la masturbation, de la drague et du porno en janvier 2011, de manière pas du tout spectaculaire. Ce ne sont pas les heures passées devant ma bougie à prier, ce n’est pas la confession, ce n’est pas l’exposition au Saint-Sacrement. Même si bien sûr tout cela est utile, c’est avant tout ma volonté et l’amour de l’Incarnation, donc de l’Église-Institution (avec toutes ses casseroles et ses pratiquants défaillants), qui m’ont sauvé, qui m’ont rappelé que je ne serais véritablement libre et heureux que si je faisais concrètement ce que je désirais au plus profond de mon cœur. Et ça fait trois ans que ça dure. Et ce n’est même pas douloureux ! En fait, je n’ai souffert de la continence que lorsque je ne la vivais pas alors que je savais que je devais la vivre !



« Mariage pour tous » - Un cadeau empoisonné


Il ne faut pas penser que le mariage homo est défendu par les personnes homosexuelles, ni qu’elles en seraient les bénéficiaires. En effet, sur le terrain, très peu veulent se marier. Et celles qui l’ont laissé croire pendant quelques mois ont été prêtes à le contracter uniquement « pour le symbole » (sentimental, identitaire et politique), pour le « droit de l’avoir »: pas pour « l’avoir » ni pour des réalités qui dépassent le simple terrain des bonnes intentions. Et ce n’est pas parce qu’une loi veut le bien d’une certaine catégorie d’individus qu’elle le fait concrètement : la réalité du « couple » homosexuel est aux antipodes de la réalité du mariage, puisque l’union homosexuelle n’intègre pas la différence des sexes et n’est pas procréative, alors que la réalité du mariage repose précisément sur la différence des sexes en vue de procréer et d’ouvrir toute société humaine à la vie.

C’est un cadeau empoisonné qui va nous retomber dessus, comme un boomerang homophobe, car on nous donne une loi inappropriée à la réalité de nos « couples », juste au moment où notre société sécularisée méprise le mariage.

QUESTIONS/RÉPONSES

Dans ses livres L’Homosexualité et vérité (2012) et L’homophobie en vérité (2013)(3), Philippe Ariño répond aux questions qui lui sont le plus souvent posées. En voici quelques unes :

Je suis attiré par une personne de même sexe que moi. Suis-je gay ?


Première chose : ne pas tirer de conclusions trop hâtives sur sa propre sexualité, surtout si vous êtes à un âge où justement elle se construit et part dans tous les sens... De plus, ne perdons pas de vue que le désir homosexuel, c’est un émoi facile à ressentir par la plupart des êtres humains... Donc calmons-nous avec le désir homosexuel et ne le prenons pas systématiquement comme règle fondatrice de notre être profond et de notre vie entière. Il peut être profond, certes, mais dans 80 % des cas, il est juste une réminiscence d’une bisexualité adolescente, temporaire et universelle. Un fantasme de films pornos. Désolé de casser le mythe, mais c’est un peu ça ! Comme notre société devient de plus en plus permissive sur la question du sexe, et qu’elle ne présente plus les actes homosexuels comme quelque chose de mauvais, elle encourage beaucoup d’adolescents à l’homosexualité comme à une mode, à basculer d’une sexualité à une autre, alors qu’à une autre époque ou dans d’autres circonstances, on ne serait jamais passé à l’acte et on aurait été beaucoup moins fragilisé par certaines initiations sensuelles marquantes. La plupart des jeunes adultes qui vivent leurs premières expériences homo-érotiques, à mon avis, ne sont pas homosexuels, mais croient qu’ils le deviennent à cause de la pression bisexuelle des médias et des discours ambiants.

Il est important de toujours garder sa liberté et de ne pas se laisser trop influencer en matière de sexualité. Personne ne doit vous dicter qui vous devez aimer à votre place ni vous laisser croire que le sexe de la personne avec qui vous voulez vivre l’amour est secondaire car ce n’est pas vrai.
Le passage à l’acte homosexuel, s’il se répète parce qu’on le banalise, a des conséquences sur le long terme qui peuvent être irréversibles. Au départ, on l’a fait « juste pour essayer », parce qu’on se croyait homo... puis on devient accro, et on finit par s’enchaîner à un rôle qui n’est pas vraiment nous. La mémoire des corps est puissante et laisse des traces. Soignons et chouchoutons nos expériences génitales. Ne faisons pas n’importe quoi en matière de sexualité. L’homosexualité, c’est un amour banalisant sa violence, mais c’est un amour violent quand même car il repose sur l’exclusion de la différence des sexes, celle dont on est tous issus et qui, si elle est vraiment accueillie, nous aide à vivre le meilleur de l’amour !

Si je découvre que mon enfant est homosexuel, je fais quoi ?


D’abord, vous avez le droit de pleurer et d’être gêné par l’homosexualité ! C’est sain, cette gêne. Car oui, derrière le masque du coming out, il y a l’expression d’un mal-être identitaire (et parfois amoureux), il y a un enjeu concernant le bonheur existentiel de votre enfant ; à la clé se profile aussi le choix d’un mode de vie compliqué. Pourquoi le nier et jouer de façon démagogique l’indifférence déculpabilisée, l’accueil souriant ? Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas, avec la reconnaissance du désir homosexuel, distribuer précisément les torts et les culpabilités, qu’on doit fermer les yeux sur une blessure, une souffrance, un appel à l’aide (même très inconscient). Le désir homosexuel n’est pas un désir banal : il est le signe de drames, familiaux parfois, mondiaux, télévisuels et existentiels surtout. Des drames dont vous, les parents, n’êtes en grande partie pas responsables. Tous les schémas analytiques réduisant la sexualité à une affaire de mauvaise éducation, de possessivité maternelle, d’absence ou d’autoritarisme paternels, sont à bannir. Le coming out doit être, pour toutes ces raisons, une occasion d’entendre, d’accueillir et de soigner une blessure en la regardant en face, avec douceur, humour et exigence.

Tant qu’elle ne laisse pas place à l’agressivité, la gêne par rapport à l’homosexualité vaut de l’or ! Il faut s’y accrocher, justement ! Ne pas l’évacuer comme une maladie, une culpabilité pathologique. D’ailleurs, sur la durée, une personne homosexuelle finit toujours par réaliser qu’elle a été mieux accueillie par un proche qui a reçu la nouvelle de l’existence de son homosexualité sans effusion de joie, avec la gravité qu’elle méritait, que par un ami à l’enthousiasme juvénile très appris et peu soutenant, proche de l’indifférence.

En tant que proche parent, vous n’avez pas à vous sentir mal de ne pas applaudir au coming out de votre fils ou de votre fille. Votre tristesse peut être juste et légitime. Vous ne pleurez pas seulement à cause de votre renoncement aux petits-enfants, à cause de votre image sociale et du qu’en-dira-t-on, ou parce que vous vous faites encore des films trop caricaturaux sur le « milieu homosexuel ». Ce n’est pas vrai.
Vous pleurez certainement pour des choses plus nobles. Vous pleurez un malheur intime que vous n’avez pas su déceler dans le cœur d’un adolescent (parce qu’il/elle n’a pas eu la force de vous en parler). Vous pleurez la difficulté future de votre fils/fille à vivre l’amour. Vous pleurez le fait qu’il/elle passe à côté du bonheur de fonder une famille (bonheur que vous connaissez, donc vous êtes bien placé pour le défendre). Oui, les larmes amères d’une sainte Monique sont belles et plus que jamais à verser ! Ne vous en privez pas ! Cela abreuve des terres humaines et étanche des soifs insoupçonnées, parfois.

Peut-on être heureux en étant homo ? Et comment ?


Ma réponse est : bien sûr ! Sinon, je n’existerais pas ! Et vous non plus, d’ailleurs ! Ceci dit, le bonheur n’est pas confortable, et il ne l’a jamais été. Quelles pistes concrètes ? Je n’ai pas de chemin tout tracé à vous proposer. Juste une direction à laquelle je crois. Elle pourrait se décliner en quatre chemins de bonheur possibles.

La première est, comme je l’ai souligné plus haut, la voie du désert : un temps de pause, de sevrage, de « no flirt » qu’on s’impose librement, pour se retrouver soi, réfléchir à ses désirs intérieurs et faire le tri, et arrêter de penser qu’on ne vaudra quelque chose que si on jouit génitalement ou que si on est dans les bras de « quelqu’un ». S’offrir un vrai temps de repos et de liberté avant d’aimer et de se donner en entier. Ce sera déjà un bon départ.

Ma deuxième proposition est celle de la réflexion sur son désir homosexuel et de l’accueil de la culture homosexuelle. Pour être vraiment libre par rapport à son désir homosexuel, je conseille en effet de ne pas le nier, ni son fonctionnement, de ne surtout pas s’éloigner du “milieu homosexuel”, de ne pas fuir les personnes qui ressentent le même désir que nous, de partir à la recherche du sens profond de la sexualité. Car c’est ainsi qu’on arrive à ne pas diaboliser, ni idéaliser son désir homosexuel. C’est ainsi qu’on l’assume pleinement et qu’on ne le met pas en premier dans notre vie.

En troisième lieu, pour vivre vraiment les avantages de l’homosexualité, je propose de développer l’amitié ; celle qui permettrait de réaliser que la communauté homosexuelle aurait tout son sens si et seulement si les personnes homosexuelles se laissaient la chance de ne pas sortir entre elles. Car, effectivement, la sexualité pratiquée montre combien les amitiés vraies sont empêchées dans notre monde focalisé sur « le cul », qui voit du génital partout. On ne laisse plus les semblables sexués se toucher et se rencontrer gratuitement, simplement. Et on attise ainsi beaucoup de frustration, d’isolement, d’individualisme social homosexualisant. C’est pourquoi je crois que l’amitié est le seul rempart contre l’homophobie, le moyen le plus efficace pour que le désir homosexuel soit vraiment accepté socialement, et bien vécu par les personnes homosexuelles, le seul trésor pour justifier l’existence et la défense d’une communauté spécifiquement homosexuelle. Moi qui ai pu rencontrer grâce à mon homosexualité, et à mon exigence d’amitié désintéressée, des amis en or dans le « milieu homosexuel », je sais de quoi je parle !

Le quatrième et dernier chemin du bonheur que j’indiquerais aux personnes homosexuelles – celui qui a ma préférence, je ne vous le cache pas, non seulement parce que je le vis concrètement mais aussi parce que l’Église catholique à laquelle j’appartiens le désigne comme la « Voie royale » pour toute personne homosexuelle – c’est celui de la continence, c’est-à-dire du renoncement à la génitalité et à la sentimentalité homosexuelles, tout cela pour les donner totalement à Jésus (p. 64-66).

Peut-on guérir de l’homosexualité ?


Si l’on croit que Dieu peut tout et qu’Il est en mesure de guérir même nos blessures les plus profondes (et moi, j’y crois !), je pense que oui. Je crois, par exemple, que certaines sessions agapè, si elles sont bien menées, ne sont pas des coups de baguette magique, mais de vraies purifications. Donc voilà : Dieu guérit... mais dans le cadre des possibles et de son Incarnation ; pas dans les étoiles, les bonnes intentions angéliques et superstitieuses ; et pas toujours « comme un catho imagine que Dieu guérit une personne homosexuelle » (à savoir nécessairement par le mariage femme/homme, ou bien la disparition totale de sa blessure homosexuelle). Ça arrive qu’Il guérisse spectaculairement, et nous ne devons ni cesser d’y croire ni cesser de le demander. Mais Il peut aussi guérir autrement, de manière lente et progressive, par la manière avec laquelle il nous accompagne et nous aide à donner sens au don de nos blessures intimes aux autres. Moi, par exemple, je sens qu’Il m’a déjà guéri, et qu’il continue de le faire, mais que pour l’instant, il ne m’appelle pas à me marier avec une femme, ni à être prêtre. Autrement dit, il ne me demande pas de courir le 100 mètres que ma jambe estropiée ne me permettra pas, à l’évidence, d’exécuter. Il me prend là où j’en suis, s’adapte à mon rythme, tout en me demandant de me dépasser et d’aller toujours plus loin, dans un don entier de ma personne à lui. Beau et heureux chemin, non ?

Auteurs
Philippe ARIÑO

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1.
http://www.araigneedudesert.fr/
2.
Propos recueillis par Cyril Douillet et Ariane Lecointre-Cloix, dans Le manifeste pour la famille, numéro spécial de l’hebdomadaire Famillechrétienne, février 2013, p. 16-17. Pour télécharger le PDF gratuit de ce supplément : http://boutique.famillechretienne.fr/manifeste_pour_la_famille.
3.
Cf. la bibliographie Lire et réfléchir, à la fin de cet ouvrage.

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