Nul historien sérieux ne remet en doute l’existence historique de Jésus de Nazareth. On s’accorde à dire que Jésus était un prédicateur itinérant juif, crucifié par les Romains, il y a quelque 2.000 ans.
On ne comprendrait pas le surgissement d’un phénomène comme le christianisme sans une figure historique d’envergure à son origine. Le christianisme en effet, n’est pas le fait d'un ensemble de dogmes, mais la foi que par sa naissance, son enseignement, sa mort et sa résurrection, l’homme Jésus a opéré une œuvre de salut pour l’humanité.
Jésus dans le Nouveau Testament
Si personne ne met en doute l’existence historique de Jésus, la question que beaucoup se posent est celle de la possibilité d’une reconstitution de sa vie sur les bases de données historiques « scientifiquement neutres ». Les différents documents du Nouveau Testament (les lettres des différents apôtres et les évangiles) fournissent certes de précieux renseignements sur la vie et le message de Jésus. Cependant, puisqu’ils ont été rédigés par des croyants, les sceptiques tendent à considérer qu’ils ne sont pas dignes de foi ou qu’ils doivent être considérés avec une certaine prudence critique.
Mais on pourrait poser la question suivante : n’est-il pas possible d’être à la fois objectif et croyant ? Les évangélistes avaient, certes, le désir de convaincre(1), mais le souci de retracer les faits et gestes du Jésus terrestre n’était pas absent, car ils étaient convaincus que le Christ ressuscité et glorifié était bel et bien Jésus le crucifié ! Ils voulaient convaincre en rapportant ce qu’ils ont vu.
Jésus dans d’autres écrits
En outre, notons que les historiens ne disposent sur la vie d’aucun autre personnage de l’Antiquité d’une documentation aussi abondante et aussi proche de l’événement. Entre le moment de l’apparition des premiers évangiles et les événements qu’ils décrivent, il y a trop peu de temps pour la constitution d’une légende(2).
Même si les sources chrétiennes sur Jésus sont de loin les plus nombreuses que nous ayons à notre disposition, il existe néanmoins quelques sources non chrétiennes.
Le Talmud par exemple, comporte une quinzaine d’allusions à Jésus, faisant état de son activité de guérisseur et de sa mise à mort(3) ; on peut aussi citer le texte de l’historien juif Flavius Josèphe daté de 93(4), qui parle d’un homme sage, appelé Jésus dont la conduite était bonne, mais qui a été condamné à la crucifixion par Pilate.
Les sources profanes sont plus rares. Les historiens latins parlent plus de la foi et de la vie des premiers chrétiens que du Christ lui-même. On peut signaler la lettre de Pline le Jeune à l’empereur Trajan (vers 111), qui décrit sommairement les pratiques chrétiennes de son temps(5) ; l’historien Tacite se réfère au Christ pour expliquer l’origine du nom des chrétiens que Néron, pour faire taire la rumeur qui l’accusait de l’incendie de Rome, avait chargé de ce crime(6) ; enfin l’historien Suétone, vers 120, dans sa Vie de l’Empereur Claude, fait allusion à des troubles dans la colonie juive de Rome sous l’instigation d’un certain Chrestos(7).
Il ne faut pas s’étonner de la rareté des sources profanes : rien de surprenant qu’un rabbin juif du premier siècle n’ait pas attiré l’attention des grands « historiens » de l’époque.
Des témoins dignes de foi
Pour reconstituer la vie de Jésus, nous ne pouvons finalement que nous fier au témoignage des évangélistes. Jean affirme : « Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi »(8) ou encore : « C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai »(9). Les évangélistes nous assurent qu’ils disent la vérité et, en définitive, c’est l’Esprit Saint, qui nous convainc que leur témoignage est vrai et que nous pouvons nous y fier.