En Inde, tout se récupère, tout se recycle. Pas pour des raisons environnementales mais par nécessité. Lors d’un voyage, j’ai vu des artisans dans la rue qui réparaient des baleines de parapluies ou encore des tongs. La durée de vie d’objets sans valeur s’en trouve prolongée d’autant !
Au Japon, on répare les objets brisés au moyen d’un mélange contenant de la poudre d’or. Cet art ancestral appelé Kintsugi, autrefois réservé aux porcelaines et céramiques employées pour la cérémonie du thé, est pratiqué sur toutes sortes d’objets. Chaque pièce restaurée devient unique et d’autant plus précieuse. Une pratique étonnante à une époque où l'on jette ce qui est cassé !
Avec le changement climatique, notre environnement est fragilisé. Les écosystèmes sont dégradés (océans, forêts, eau…) Nous en subissons les conséquences. Certaines populations plus que d’autres. Face à l’ampleur des problèmes, nous nous sentons souvent impuissants et sommes tentés de laisser à d’autres le soin de s’en occuper.
Pourtant la question écologique interroge nos modes de vie. Pouvons-nous encore continuer à consommer, à gaspiller des ressources qui ne sont pas illimitées, sans réfléchir à d’autres solutions ? La crise actuelle n’est-elle pas une invitation à changer nos habitudes pour tenter de préserver ce qui peut l’être encore ?
Certains ont fait ce choix à leur échelle. Ils en témoignent dans ce numéro. Par amour de la nature, ils ont décidé de s’adapter pour limiter leur impact écologique. Certes, leur engagement ne suffira pas à résoudre la crise climatique, mais leurs actions ont un impact positif sur notre environnement et les motive dans leur quotidien.
En cette période de rentrée, où nous aimons faire des projets et redéfinir nos priorités, pourrions-nous, à notre tour, imaginer faire un geste ? Réparer plutôt que jeter, recoller les morceaux pour encourager la vie autour de nous ? Ce sera peut-être une goutte d’eau dans l’océan, mais ô combien rafraîchissante.
Soyons tous des porteurs d’espoir !Anne-Marie Delaugère