Connaissez-vous la vidéo intitulée « Me at the zoo » (« Moi au zoo ») publiée par un certain Jawed sur YouTube ?
Une vidéo historique

Vous ne risquez pas d’être déçu car elle ne paie pas de mine. On pourrait même se dire qu’elle n’a pas grand intérêt : c’est une vidéo de 19 secondes à peine, où l’on observe un jeune homme devant l’enclos d’un zoo, en train de dire que les éléphants que l’on voit derrière lui ont de longues trompes. Et c’est tout ! L’image n’est pas de bonne qualité (seulement en basse définition), la vidéo n’est pas bien filmée, sans originalité, le cadrage est approximatif et elle ne nous apprend rien, elle n’est même pas drôle… Et pourtant c’est une vidéo historique !
Les petits commencements
C’est la toute première à avoir été publiée sur YouTube, le 24 avril 2005 - la célèbre plateforme a en effet fêté ses vingt ans cette année.
La vidéo a quand même été vue près de 360 millions de fois et récolté 45 millions de pouces levés… Certes loin du record, mais quand même. La vidéo la plus vue sur YouTube est Baby Shark, le clip d’une chanson pour enfants lancinante que vous avez forcément entendue… et qui cumule quelque 15 milliards 900 millions de vues au moment où j’écris ces lignes ! Quand on voit le nombre, la diversité et la qualité (certes, inégale…) des contenus qui sont désormais produits sur YouTube, les enjeux financiers colossaux qui lui sont liés, on mesure le chemin parcouru.
Un succès planétaire
Aujourd’hui, 500 heures de vidéos y sont mises en ligne chaque minute, on compte 2,5 milliards d’utilisateurs de la plateforme dans le monde, et les Français y passent en moyenne 37 minutes par jour (68 minutes pour les 15-24 ans). Je ne veux pas vous assommer de chiffres, mais ça donne le tournis. Surtout quand on regarde d’où c’est parti et qu’on revoit la première vidéo publiée ! Les trois fondateurs ne possèdent plus YouTube depuis longtemps. Ils l’ont vendue à Google à peine un an et demi après son lancement, pour 1,58 milliard d’euros ! Comme quoi, il ne faut jamais négliger les petits commencements !
Et si l’on osait ?
J’y vois comme une parabole moderne nous invitant à oser proposer, innover, faire preuve d’initiative… Et je ne pense pas seulement aux domaines de la technologie ou de l’entreprise.
J’ose croire encore que des petits commencements de solidarité, de générosité, d’amour peuvent aussi finalement produire des fruits au-delà de ce que l’on peut imaginer. Un geste initial limité, imparfait, maladroit, mais généreux, ne peut-il pas finir par produire de belles choses, au-delà même de ce que l’on imagine ?
L’effet boule de neige ne concerne pas seulement les catastrophes, il peut aussi concerner les actes de bonté. J’y crois !