Tous les hommes courent après le bonheur. Le philosophe Pascal écrivait « c’est le motif de toutes les actions de tous les hommes jusqu'à ceux qui vont se pendre » (1). Le bonheur semble souvent pourtant bien loin. Aujourd’hui, on n’ose plus trop y croire tellement le monde agonise. Il paraît même que les gens se considèrent heureux lorsque rien ne va trop mal. Le bonheur en 2005, ce serait donc de ne pas connaître de difficulté importante sur le plan personnel, familial et professionnel (2). Les magazines et les maîtres spirituels préfèrent parler de bien-être. Même les philosophes semblent avoir abandonné la partie. Pourtant, rappelle André Comte-Sponville, la philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, devrait nous procurer la vie heureuse (3). Pour lui, le vrai philosophe préfèrera toutefois une vraie tristesse à une fausse joie si ce sont l’illusion, les drogues, le divertissement ou le mensonge qui nous la procurent.
Un bonheur simple mais pas facile
Ces paroles font penser à celles d’un autre sage : l’Ecclésiaste. Dans le livre de la Bible qui porte son nom, (voir page 10 de ce magazine) ce roi constate au soir de sa vie que tout est « vanité et poursuite du vent » (4). Il s’aperçoit que le vrai bonheur échappe toujours à l’être humain même quand il est riche, puissant, beau et sage ! Il pressent que le bonheur se trouve en Dieu (5) mais que la plupart des hommes n’arrivent pas à le reconnaître.
En nous amenant à réfléchir ainsi, il nous prépare à recevoir le vrai bonheur. Le Christ veut nous le donner. C’est pourtant autre chose qu’il a promis à ceux qui l’avaient suivi : des frères, des sœurs, des maisons … et des persécutions (6) ! Et quand Jésus proclame ses disciples heureux (7), il ne parle pas du bonheur facile vanté par la publicité. En fait, il nous invite à nous préoccuper non pas de nous mais du royaume de Dieu (8). Le bonheur vient comme un supplément. Pour Jésus, il y a « plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (9).
Si j’en crois Jésus, pour être heureux il ne faut pas chercher à l’être ! Sortons donc de notre quête effrénée de bonheur pour rechercher celui des autres. Cherchons d’abord Dieu et sa justice et nous trouverons « la vie, la vraie » (10). Pas la vie Auchan mais le bonheur dans le près. Car Dieu s’est fait proche.