Il faut d'abord souligner que les miracles, d'une manière générale, sont des signes qui accompagnent l’annonce du message de Dieu. Dans la Bible, ce qui est central, ce n’est pas le miracle mais la prédication car c'est par elle que Dieu nous invite à vivre réconciliés avec lui. Les miracles sont des signes visibles de l'amour de Dieu ; ils accompagnent l'annonce du salut. L'expérience de cette réconciliation est infiniment plus importante que tout miracle. L'Évangile nous met en communion avec Dieu et nous ouvre à un salut éternel. Les guérisons, pour spectaculaires qu'elles puissent être, nous aident pour un moment. Cependant, elles ne nous débarrassent pas pour toujours de tous nos ennuis de santé. Ceux qui ont ressuscité, comme Lazare, sont morts quelques années plus tard (1).
Mieux que la guérison
L'expérience de guérison ne prend son plein sens que si elle nous rapproche de Jésus, soit pour découvrir le salut, soit pour mieux le connaître et le suivre. Un jour, Jésus a guéri dix lépreux. Malheureusement, un seul est revenu à Jésus. Il avait découvert bien plus qu'un guérisseur : Jésus avait renouvelé son existence entière de façon fondamentale. Désormais, cet homme pouvait placer sa confiance en lui pour toujours (2).
L'Évangile de Jésus n'est pas un programme de mieux-être ou de développement personnel. Il ne nous centre pas sur nous, nos soucis et nos besoins. Au contraire, l'Évangile nous invite à nous décentrer. C’est ainsi que nous pouvons accueillir la révélation de Dieu par l'intermédiaire de Jésus. Son salut ne peut se réduire à la bonne santé, la réussite sociale, professionnelle ou financière. Il en va de beaucoup plus. Nous voyons d'ailleurs dans le Nouveau Testament des chrétiens éminents, comme l'apôtre Paul ou son collaborateur Trophime, qui étaient malades... et qui le sont restés.
Dieu donne l’exemple
Dans l'Évangile, Dieu nous rencontre dans notre réalité humaine, avec ses extraordinaires richesses, mais aussi dans sa faiblesse et sa fragilité. Dieu nous visite et nous accompagne sans nous arracher à notre condition humaine. Au lieu de nous préserver ou de nous guérir de tous problèmes ou maladies, Dieu, en Jésus, a choisi de se dépouiller de sa gloire et de prendre la condition humaine avec ses limites et ses souffrances.
Dernière remarque : Dieu nous guérit aussi par la science médicale. Celle-ci invente de nouveaux remèdes, non à partir de rien, mais à partir de ce qui est présent dans la création de Dieu. Nous pouvons (nous devons !) être reconnaissants des « miracles » de la science et voir, au travers de ceux-ci, la grâce de Dieu pour notre monde.