Prenons le problème à l’envers. Quand on est en bonne santé, trouvons-nous forcément un sens à notre vie ?
Projets et bonne santé ne font pas tout
J’ai rencontré bien des fois des personnes désœuvrées, ne sachant quel sens donner à leur vie alors que tout allait bien sur le plan de la santé. Ça fait réfléchir.
Donner un sens à sa vie lorsqu’on est jeune revient souvent à avoir des projets tels que fonder une famille, avoir une vie sociale et exercer une profession intéressante. Seulement, aussi porteurs soient-ils, ces projets, une fois consommés, laissent l’individu avec un grand vide, une sensation de non aboutissement. Comme si ça ne suffisait pas.
Soyons lucides : les projets tournés sur soi-même sont le plus souvent éphémères. Un jour ou l’autre, ils arrivent à leur fin et s’ils ne sont pas suivis par de nouveaux projets, la vie n’a plus de sens. Il est donc dangereux de fonder le sens de sa vie sur de l’éphémère, aussi beau soit-il !
Que signifie donner un sens à sa vie ?
Consacrer sa vie aux autres, peu importe les projets envisagés, n’est-ce pas la meilleure manière de donner un sens à sa vie ? Mais qui sont ces « autres » ? En réalité, ils peuvent avoir de multiples visages : membres de sa famille, amis, voisins, collègues, citoyens, patients, clients, etc. Choisir sa profession ou son domaine de bénévolat est déterminant. La police, les pompiers, les professions sociales, médicales, militaires... ainsi que toutes les associations tournées vers la personne sont des exemples parmi de nombreuses possibilités.
Nous pensons souvent que cela est réservé aux biens portants. Grosse erreur ! Toute personne touchée par une maladie, même grave, a toujours le choix entre se replier sur elle-même et se tourner vers les « autres », malades ou pas d’ailleurs. Bien sûr, les projets personnels de vie risquent d’être mis entre parenthèses pour un temps mais sortir de soi pour se centrer sur l’autre, n’est-ce pas là donner un sens à sa vie ?
Mon expérience
En 2002, j’ai trouvé un sens à ma vie en la donnant à Dieu. En conséquence, j’ai voulu qu’elle soit au service de mon prochain.
En 2008, j’ai été atteinte par un cancer rare et grave. Au cœur de la tourmente, je ne pouvais pas faire grand-chose, mais j’ai toujours pu prier pour toutes les personnes en cultivant un regard d’amour et de compassion, particulièrement envers celles qui souffrent. C’est tout ce que je pouvais faire, mais c’était beaucoup. Dès que cela a été possible, j’ai décidé de me former en relation d’aide afin de pouvoir mieux accompagner l’autre : un vrai ministère !
Être proche des autres, peu importe ce que nous vivons ou endurons, n’est-ce pas donner un sens à sa vie ? J’ai compris, pour ma part, que c’est ce que Dieu demande à toute personne qui décide de suivre Jésus-Christ. Sa vie n’a-t-elle pas été au service des hommes ?