Juan de Valdés (1499-1541) est un érudit et humaniste espagnol, de l’Université d’Alcala. Il publie en ce jour, son
« Dialogue de la doctrine chrétienne » (Diálogo de la doctrina cristiana).
Ce qu’il publie est un peu différent de ce qu’il avait écrit. Il accepté certains changements pour ne pas encourir les foudres de l’Inquisition. Cependant malgré cela, le livre conserve une optique très protestante. Premier catéchisme destiné à un large public. Il parait la même année, mais un peu avant celui de Luther.
L’inquisiteur de Navarre, Sancho Carranza de Miranda, estime l’ouvrage et en achète plusieurs exemplaires pour les offrir à des amis. Mais en 1531, l’ouvrage est suspect d’hérésie, placé à l’index des livres prohibés et bientôt totalement détruit. Un seul exemplaire trouvé ensuite au Portugal, nous permet aujourd’hui de savoir le contenu du livre.
Valdès était préoccupé par l’ignorance du clergé, aussi son Dialogue, s’emploie à y remédier. Il est écrit comme une conversation entre don Fray Pedro, archevêque répond aux questions d’un simple prêtre, son ami. Une discussion s’engage avec des répétitions et un style un peu guindé.
Valdès confesse au moyen de Fray Pedro, la doctrine des Réformateurs :
"La foi et la confiance que nous mettons en Jésus-Christ implique le rejet de toute confiance dans notre propre sagesse, justice et vertu, car elle nous montre que si Jésus-Christ n’était pas mort pour nous, ni nous ni aucune autre créature ne pourrait nous donner le vrai le bonheur. "
Fray Pedro ne se soucie pas des dévotions adressées à Marie ou aux saints. Nos prières doivent se modeler sur la prière du Seigneur, dit-il.
"Dans cette prière notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne comment nous devons prier. Et par son propre exemple de prière, il nous enseigne qu'elle doit être brève quant aux mots, mais abondante quant au contenu ..."
Et alors que l'église catholique romaine enseigne qu'il y a sept sacrements, Fray Pedro ne mentionne que les deux sacrements que les protestants acceptent: le baptême et la Cène du Seigneur.
Suspect d’hérésie Valdès doit fuir à Naples. Il y écrit d’autres ouvrages. Conformément à l’enseignement des Réformateurs il y enseigne que l’on n’est pas obligé d’observer les commandements de l’Eglise, mais seulement ceux de Dieu. Cependant pour Valdés une réforme de l’intérieur aurait été préférable. Il a également le souci d’éviter les polémiques inutiles.
Ses livres vont promouvoir un mouvement de réforme en Espagne, mouvement qui sera bientôt repoussé par l’inquisition. En 1541, Valdés meurt. Après Naples c’est à Viterbe que se réunissent les disciples de Valdés. Ils élaborent le texte « Beneficio de Cristo » qui expose les thèses de Juan de Valdés.
Bernardino Ochino, un intime de Valdès, est convoqué devant la congrégation du Saint-Office à propos de sa proximité avec le valdésianisme. Il décide de fuir l’Italie et de se réfugier à Genève. Il y est accueilli par Calvin.
Source : ieto, Jose C. Juan de Valdes and the Origins of the Spanish and Italian Reformation. Geneva: Librarie Droz, 1970.