L’édit portant révocation de celui de Nantes est un acte d’autorité par lequel Louis XIV annula l’édit de Nantes, le 17 octobre 1685.
-Il fut signé à Fontainebleau, le 17.
-Il reçut le 18, à Paris, le grand sceau de cire verte du chancelier Letellier, qui entonna le cantique de Siméon (« Maintenant Seigneur tu laisses ton serviteur s’en aller en paix car mes yeux ont vu ton salut… ») en l’y apposant, ainsi que sa signature.
-Il fut enregistré le 22 octobre par le Parlement.
Les protestants subirent dans un premier temps les dragonnades qui indignèrent l’Europe d’alors, la destruction de leurs biens, meubles et récoltes, des tortures, des tueries d’enfants, en Poitou, Béarn, Languedoc, Dauphiné, Normandie, Picardie et Centre.
Sous le prétexte que le protestantisme est éradiqué, Louis XIV signe alors la Révocation de l’Édit de Nantes. Les protestants écartés des fonctions publiques n’ont plus droits au mariage, à une tombe, à quitter le pays. Il ne reste que les Légations étrangères, notamment de Hollande. Les protestants s’exilent par terre et par mer, dans la clandestinité. 300 000 à 500 000 ont quitté la France (800 000 avancent certains). C’est un désastre national.
Les Temples de Charenton
A Charenton, le seul Temple accordé aux parisiens est détruit. Le bâtiment, célèbre pour ses vastes proportions (33,70 m de long sur 21,40 m de large), sera l'objet d'une démolition méthodique pendant les huit jours qui suivent la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
Au 47 rue du Maréchal-Leclerc, à Saint-Maurice (à l’angle de la rue du Val d’Osne), un monument commémoratif, installé en 1985 pour le tricentenaire de la révocation de l'édit de Nantes, marque l’emplacement de l’ancien Temple. La plaque marque l'emplacement approximatif des deux temples entre le moulin de la Chaussée et les abords de la mairie : « Ici s’éleva de 1607 à 1685 le temple de Charenton, seul lieu de culte permis par l’édit de Nantes aux protestants de Paris ».
Il rappelle qu'à Saint-Maurice ont été successivement élevés deux temples protestants.
Le premier, bâti par Jacques Androuet du Cerceau en 1606, reprend le modèle et peut-être même les pierres du premier temple d'Ablon. Il marque le début d'une fréquentation accrue de la bourgade de Charenton-Saint-Maurice. Actuellement, l'évocation de sa situation géographique est encore imprécise. Ce premier temple est incendié en 1621 lors d’une émeute.
Dès 1623, Saint-Maurice voit la construction d'un deuxième temple plus majestueux encore, élevé en contrebas du précédent. Salomon de Brosse, architecte entre autres du palais du Luxembourg, l'édifie.
On y arrivait au Temple par une cours bordée d’échoppes de libraires, qui vendaient leurs livres, avant et après les offices. On assistait à deux et même à trois offices. Les aubergistes du lieu connaissaient fort bien les nombre d’auditeurs qu’attirait tel ou tel prédicateur et réglaient leurs approvisionnements sur la renommée des orateurs du jour.
On appelait « dimanche à deux broches » celui où la chaire était occupée par un prédicateur célèbre, et »à trois broches », celui où deux orateurs préférés devaient se succéder en chaire. On venait écouter P. du Moulin, Drelincourt, les Faucheur, Daillé et surtout Claude.
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Recettes protestantes
L’exposition, “Sur les pas des huguenots et des Vaudois" (2023) a présenté des recettes que les protestants ont emmené avec eux sur les chemins de l’exil, après la révocation de l’édit de Nantes.
1. La gaufre de pommes de terre
Ingrédients : ½ livre de pomme de terre cuite à l’eau, ¼ de livre de farine, ⅓ de litre de lait chaud, 3 oeufs, 50 g de beurre et 20g de levure de boulanger.
Diluer la levure dans le lait tiède. Puis mélangez tous les ingrédients pour obtenir une pâte à gaufre. Faire cuire dans un moule à gaufre. C’est prêt !
2. La grüne Sausse de Frankfort
Ingrédients : 1 bouquet d’herbes de 250 g pour Grüne Sosse soit : persil, oseille, ciboulette, cerfeuil, bourrache, pimprenelle et cresson 2 œufs cuits durs, 1 c à c de moutarde, 1 c à s d’huile (colza, tournesol ou lin), poivre, sel, 250 g de yaourt et 200 g de crème fraîche ou épaisse.
Laver les herbes, les égoutter et les hacher finement à la main. Dans un grand saladier, écraser les jaunes d’œufs finement à la fourchette. Mélanger avec l’huile, poivre, et sel. Puis rajouter le yaourt et la crème selon la consistance souhaitée. Ajouter les herbes hachées. Bien mélanger. Ajouter un filet de jus de citron (facultatif). Puis écraser les blancs à la fourchette et les rajouter à l’appareil précédent. Avant de servir, rectifier l’assaisonnement. Servir frais.
Pour accompagner : œufs durs, pommes de terre en robe des champs ou au four, poisson poché. Pour une cuisine plus “huppée” : bœuf bouilli, poitrine de bœuf, esc
3. La soupe à l’oignon du vieux Jean
Ingrédients : 500 g d’oignons, 1 gousse d’ail, 50 g de beurre, 2 c à s de farine d’épeautre vert, 1/4 l de bouillon de viande, 1/4 l de vin blanc sec, 2 baies de genièvre, 1 feuille de laurier, sel, poivre, piment de cayenne, 1 pincée de marjolaine, 12 petites tranches de pain, 3 c à s d’huile d’olive, 75 g de fromage sec ou à gratiner (type comté, gruyère, emmental, beaufort…)
Éplucher et émincer les oignons en rondelles. Hacher l’ail finement. Faire revenir les deux dans le beurre jusqu’à obtention d’une couleur jaune dorée. Saupoudrer de farine et faire griller le tout légèrement. Ajouter baies de genièvre et laurier et délayer le tout avec le bouillon et le vin blanc. Faire mijoter pendant 30 min. Puis rectifier l’assaisonnement avec une pincée de marjolaine et les épices. Pendant ce temps, arroser d’huile les tranches de pain et faire griller dans une poêle à sec. Répartir la soupe dans 4 bols qui passent au four, rajouter 3 tranches de pain grillées par bol et parsemer de fromage. Mettre au four à 250 °C jusqu’à ce que le fromage soit légèrement gratiné.
4. Les cardons à la moelle
Ingrédients : 2 kg de cardons, 2 ou 3 os à la moelle, 3 ou 4 grosses carottes, 3 ou 4 oignons, 3 gousses d’ail, 1 poireau, thym, laurier, persil, 150 g de beurre, 50 g de farine, 100 g de gruyère râpé, sel, poivre. Faire un bouillon avec 2,5 l d’eau, les os, les carottes, les oignons, les gousses d’ail, le poireau, le thym, le laurier et le persil. Une fois la cuisson achevée, passer le bouillon et réserver la moelle. Éplucher les cardons avec minutie et ne conserver que les parties les plus tendres. Les débiter en tronçons de 10 cm et les cuire dans le bouillon pendant 45 minutes. Les égoutter et réserver un litre de bouillon. Faire un roux avec 50 g de beurre et la farine. Verser sur ce roux le bouillon réservé, assaisonner et laisser pendant 10 minutes. Passer les cardons dans le beurre restant, puis les mettre dans un plat allant au four. Déposer dessus la moelle coupée en dès, napper avec la sauce et saupoudrer de gruyère. Passer dans un four chaud pendant 20 minutes environ.
5. Les gaufres à la cannelle
Ingrédients : 125 g de beurre 2 c à s de sucre 1 paquet de sucre vanillé 3 œufs 125 g de farine 125 g de fécule 2 c à c de levure chimique 1/2 c à c de cannelle ±1/4 l de lait.
Faire fondre le beurre et laisser refroidir. Blanchir les œufs en les battant avec le sucre et le sucre vanillé. Ajouter le beurre, la farine, la fécule, la levure et la cannelle. Bien mélanger ces ingrédients. Puis délayer avec le lait jusqu’à l’obtention d’une pâte légèrement fluide. Graisser le moule à gaufre chauffé avec la couenne de lard ou avec un pinceau et de l’huile. Faire cuire des deux côtés. Saupoudrer de sucre glace et savourer de suite quand elles sont bien croustillantes !
6. Le repas surprise de Mademoiselle
Ingrédients :
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Pour la pâte : 300 g de farine, 1 c à c de sel, 150 g de beurre, margarine ou de saindoux, ⅛ l ‘eau.
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Pour la garniture : 500 g de pomme de terre, 500 g de pommes acides, 500 g de fromage (comté, beaufort, emmental ou gruyère), 1 brique de crème liquide, 2 gousses d’ail, sel, poivre, noix de muscade, paprika, poivre de cayenne.
Bien pétrir les ingrédients pour la pâte, emballer dans du film alimentaire et laisser reposer au réfrigérateur pendant 1h. Faire cuire les pommes de terre, les éplucher puis les couper en cubes. Éplucher les pommes, les couper en quatre pour enlever le trognon, puis couper en fines tranches. Mélanger les pommes, les pommes de terre, la crème, les épices et l’ail pressé. Râper le fromage grossièrement. Préchauffer le four à 250 °C. Beurrer un moule à charnière rond (26 cm de diamètre). Étaler la pâte en carré sur un plan fariné. Chemiser le moule avec la pâte, de manière à ce que les bords dépassent du moule. Piquer la pâte à la fourchette. Verser ⅓ du fromage sur la pâte puis la moitié de l’appareil. Puis alterner fromage, reste de l’appareil et fromage. Humidifier les bords de la pâte et les rabattre sur la garniture.
7. La Dip grüne Sosse
Ingrédients : 1 bouquet d’herbe de 250 g pour Grüne Sosse, 200 g de fromage frais, 3 à 4 c à s de yaourt, 1 à 2 c à c de moutarde, huile (colza ou lin ou tournesol), poivre, sel et jus de citron.
Laver et égoutter les herbes puis les hacher finement à la main. Mélanger le fromage frais avec le yaourt, la moutarde, huile, sel poivre (utiliser un bol à bord haut). Mixer. Puis rajouter les herbes, bien mélanger, ajouter un filet de jus de citron. Rectifier l’assaisonnement et servir frais. Présenter en disposant des légumes crus à tremper : radis, carottes, choux fleurs… ou encore des chips, crackers, etc.
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