Les protestants de Coucy (près de Chauny, dans l'Aisne) avaient obtenu la permission de bâtir un temple à l’extérieur de la ville, dans le village voisin de Coucy-la-ville. Cette permission était accordée par une ordonnance d‘Henri IV (mais non enregistrée pour ne pas engager l‘avenir!). Jusqu‘alors ils se réunissaient au château de Leuilly ou de Jumencourt « chez l‘un ou l‘autre des leurs » (ordonnance du 5 février 1605).
Ce temple sera ensuite ruiné à six reprises par les gens de guerre et rétabli autant de fois.
Il se situait à 110 pas de l‘édifice catholique. L‘emplacement où s‘élevait le temple, porte encore le nom de "Pré au prêche", dans la mémoire collective.
Parmi ses pasteurs, on peut citer, les pasteurs, Richard, Jean Villain, et François Mutel (1677-1685).
Parmi ses anciens, Louis Laumonier, sieur de la Motte, Baruc de Dompierre, écuyer, Pierre Tavernier, procureur, Jean Taquelet, marchand (1664). Et vingt ans plus tard Salomon de La Motte, Jacob Bergeron, Jean de Dompierre, Jean Cottin, docteur-médecin, Jean Bruslé, marchand (1684).
Après vingt ans de procédures judiciaires et de tracasseries, la destruction du temple fût ordonnée par un arrêt royal du 14 mai 1685.
Le pasteur François Mutel fut chassé et sa bibliothèque brûlée. Et cette destruction de leurs livres "a bien plus fait souffrir les fidèles que la destruction de leur temple".
Le pasteur expulsé va quitter le royaume pour la Hollande (Dordrecht), mais ne peut emmener sa famille. Sa fille Suzanne, arrêtée le 18 avril 1686 est enfermée au grand Chatelet, à Paris.
Sous la pression de la troupe, la plupart des fidèles vont abjurer. Mais on va se reprendre, vivre sa foi en cachette, résister tout bas, s‘obstiner en silence, en attendant un renversement de situation.
Des écoles clandestines vont, semble-t-il, continuer l‘enseignement des enfants protestants, puisque par ordre royal, des écoles de filles seront établies pour combattre le protestantisme.