19 août 1662. Blaise Pascal

publié le 19 August 2024 à 02h01 par José LONCKE

19 août 1662. Mort de Blaise Pascal à une heure du matin. Ses derniers mots sont : « Que Dieu ne m’abandonne jamais ».  La mort l’empêche de terminer son « Apologie de la religion chrétienne », qui sera publiée sous le titre de « Pensées ».
19 août 1662. Blaise Pascal

Vie de Pascal : Blaise Pascal est né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand dans une famille de magistrats profondément engagée dans la vie de la cité.
En 1631, son père Etienne Pascal emmène sa petite famille avec lui à Paris, où il doit assumer de nouvelles responsabilités administratives. Son  père qui devient plus libre, va pouvoir se consacrer à l’éducation de son fils intellectuellement précoce.  A 11 ans, Blaise écrit un traité sur les sons qui impressionne la communauté scientifique. A 12 ans, il étudie clandestinement la géométrie, seul.
1640, la famille Pascal s’installe à Rouen où Etienne Pascal reçoit de Richelieu la charge de commissaire  pour l’impôt en Haute-Normandie. Pascal publie l’Essai pour les coniques avec ce qui deviendra le théorème de Pascal.
En 1642, Pascal construit la Pascaline, une machine à calculer, pour soulager son père de certains calculs fastidieux, en automatisant les additions et les soustractions. L’invention sera un échec commercial car beaucoup trop onéreuse et aussi trop en avance sur son temps. .Environ 50 exemplaires de la Pascaline seront produits sur une période de 10 ans.

En 1646, Blaise commence ses expériences sur le vide. De cette année date une première adhésion aux thèses jansénistes, au contact des frères Deschamps, médecins de son père et disciples de Saint-Cyran l’un des inspirateur de ce mouvement. Mais cela reste pour Pascal de l’ordre de la conviction intellectuelle. Il songe à changer de vie, plus qu’il n’en change.
Son père, écarté du pouvoir en raison d’une réaction nobiliaire, retourne à Paris, où Blaise renouvelle en 1648 à la Tour Saint-Jacques les expériences barométriques qu’il avait demandé à son beau-frère Florin Périer d’effectuer au Puy-de-Dôme Il reçoit également la visite de Descartes et de Roberval.

Les troubles de la Fronde amenèrent les Pascal à faire un  bref séjour en Auvergne (1649). La famille revient à Paris où le père meurt le 24 septembre 1651. Pascal connait une « période mondaine » où il fréquente la cour et passe beaucoup de temps en compagnie du duc de Roannès, de savants, de  libertins érudits, comme le chevalier de Méré, passionné par le jeu, ou le riche Damien Mitton.
Sa soeur Gilberte Perier écrivit à ce propos : « Ce fut le temps de sa vie le plus mal employé ». Sa sœur Jacqueline, partie au couvent de Port-Royal, n’approuve pas son nouveau style de vie flamboyant, loin de Dieu, et le lui fait savoir pendant les visites qu’il lui rend à Port-Royal.

C’est un accident de la circulation sur le pont de Neuilly en 1654, qui va radicalement transformer sa vie. Pascal qui, le moment d’avant devisait  tranquillement avec son ami Artus de Roannez, se découvre soudain sur le « bord du précipice ». Il croit qu’il va mourir ; mais le carrosse s’arrête in extremis au bord du précipice. Pascal est sauvé, il pense qu’il s’agit là davantage que d’un simple sauvetage, mais bien d’un véritable signe que Dieu lui a accordé.
Il semble avoir vécu, à partir de là, une véritable metanoïa spirituelle.

Dans le prolongement direct de cet accident, un autre événement marque en effet, la naissance du véritable Pascal. Le  23 novembre 1654, Pascal eut alors une nuit d’illumination et d’extase. Ce soir là, le naufragé incrédule saisit la bouée miraculeusement à portée de sa main. Il écrivit à la hâte ce qu’il voyait et ressentait, puis il cousit ce qu’on appelle depuis lors  le Mémorial de Pascal, dans la doublure de son vêtement où on le trouva après sa mort. Dans ce texte fort court, il trouve les mots pour développer avec logique et précision l’expérience profonde de conversion à Dieu qui fait de d’un homme un chrétien : l’illumination soudaine, la paix avec Dieu, la joie du salut, la découverte de la véracité de l’Évangile, l’amour, le repenti, l’engagement dans une nouvelle direction, l’espérance d’une vie nouvelle…
  Dès lors la vie de Pascal change du tout au tout et il consacre ses dernières forces au service de Jésus-Christ. Il rédige en français dans un style accessible les Provinciales (1656), qui furent l’un des plus grands succès de l’Ancien Régime. Il y défend les thèses jansénistes contre les attaques des jésuites et à développer une éthique de la vérité.
Il commence à écrire une « Apologie de la religion chrétienne» dont seuls des fragments seront publiés posthumément sous le nom Les Pensées.
Malade, Pascal effectue un séjour près de Clermont (1660) et écrit ses Trois discours sur la condition des grands, qui contiennent une critique sévère des grandeurs sociales et en particuliers de ceux qui les incarnent, les nobles. 

Il meurt le 19 août 1662 à 39 ans. Ses derniers mots étant:

« Puisse Dieu ne jamais m'abandonner ».

Il est enterré dans l’église Saint-Étienne-du-Mont (il y a une plaque à son nom au fond du Chœur). L’église accueille également les restes de Jean Racine (l’auteur d’Athalie et d’Esther) et d'Isaac Lemaistre de Sacy, le célèbre traducteur de la Bible de Sacy.   Deux autres beaux fruits du jansénisme.

 

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