27 janvier 1562. Le Calendrier de François Estienne

publié le 27 January 2024 à 01h01 par José LONCKE

27 janvier 1562. Le Calendrier de François Estienne

François Estienne (1536-.16.. ?), troisième fils de Robert Estienne, imprimeur français.

Il embrassa la réforme à l'exemple de son père, et le suivit à Genève, où il exerça l'imprimerie de 1562 à 1582, en société avec François Perrin. Se retire après 1582 en Normandie.

A l’automne 1562, François Estienne imprime un, « Kalendrier ou almanach historial : où l'on peut cognoistre d'ici à vingt ans quand il sera Pasque, lune nouvelle, la lettre dominicale, et autres choses fort requises », dans lequel, à la fin de chaque mois, il ajoute de deux à huit vers des Psaumes de Marot et Bèze, dont l’édition définitive venait d’être lancée avec fracas.

On sait par des sources d'archives que le 27 janvier 1562, 27 400 exemplaires du Psautier de Genève avaient déjà été imprimés. Ce chiffre tout à fait considérable, qui ne prend pas en compte les éditions parisiennes, lyonnaises ni normandes, suggère une production totale située entre 50 et 80 000 exemplaires.

A Genève, les réformateurs ont choisi de garder la forme des calendriers tout en expurgeant le contenu de diverses « superfluités » selon les mot de Conrad Badius au moment où il demande l’autorisation de vendre de tels calendriers, ce qu’il obtient (Genève 1554).

Les calendriers, tirés en rouge et noir, étaient glissés dans les psautiers, dans lesquels un certain nombre ont été trouvés.

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Voici les Psaumes choisis par François Estienne (adaptation en français actuel par Marc-François Gonin, Vida)

Janvier : Psaume 147. 16

C’est lui qui couvre monts et plaine

De neige aussi blanche que laine,

Et par moment, qui va répandre

Le givre menu comme cendre.

Février : Psaume 65, 11

L’eau qui de tes ruisseaux dégorge

Coule pour la nourrir,

Afin que le froment et l’orge

Puissent croîtrent et mûrir.

Les sillons enivrés se trempent,

La terre s’aplanit ;

Tu l’amollis, tu la détrempes

Et son germe est béni.

Mars : Psaume 65. 12

La saison passe, couronnée

de tes biens ; on peut voir

Quelle richesse chaque année,

Des cieux tu fais pleuvoir.

Avril : Psaume 65. 14

Alors on voit dans les campagnes

Mille troupeaux divers,

Les vallons au pied des montagnes

De grands blés sont couverts ;

Mai : Psaume 104. 16

Tes arbres verts prennent accroissement,

O Seigneur Dieu, et sur le mont Liban

Les cèdres hauts que ta bonté suprême

Sans artifice a plantés elle-même.

Juin : Psaume 19. 6

Le Soleil clair et beau

Comme un époux nouveau

Surgit du lit nuptial,

Comme un champion ardent

Qui court joyeusement

Vers le but, sans rival.

Juillet : Psaume 29. 3-4

La voix du Seigneur tonnant

Va sur les eaux résonnant ;

Tout l’espace sous les cieux

Entend le Dieu glorieux.

La voix du Seigneur témoigne

De quelle force il besogne ;

La voix de Dieu fait connaitre

Que du monde il est le Maître.

Août : Psaume 104. 27

Les animaux ont tous à Toi recours,

Les yeux au ciel, afin que le secours

De ta bonté leur donne à se repaître

Quand le besoin en eux se fait connaître.

Septembre : Psaume 104. 15

Le vin qui sert à réjouir le coeur,

Le pain qui donne à l’homme sa vigueur...

Octobre : Psaume 104. 24

O Seigneur Dieu, que tes œuvres divers

Sont merveilleux à travers l’univers !

Tu as tout fait avec tant de sagesse,

Le monde entier est plein de ta largesse.

Novembre : Psaume 128. 1-2

Heureux l’homme fidèle

Qui sert Dieu volontiers,

Et suit le bon modèle,

Marchant dans ses sentiers !

De son travail, mon frère,

Tu vivras pleinement,

Et verras ton affaire

Marcher heureusement.

Décembre : Psaume 90. 12-13

Fais-nous comprendre, enseigne-nous sans cesse

Combien est court le cours de notre vie,

Et désormais nous n’aurons qu’une envie,

c’est d’appliquer nos coeurs à ta sagesse.

Reviens vers nous ; est-ce bientôt, Seigneur ?

Sois indulgent envers tes serviteurs .

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Estienne avait mis :

Psaume 90. 9-10

Enfin, voilà ce que nos jours deviennent

Par ta colère, et l’être humain s’envole

Aussi soudain qu’en l’air une parole.

Pauvres humains ! À quel âge ils parviennent ?

Septante ou bien quatre-vingts ans pour ceux

qui ont le corps plus fort et vigoureux.

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