30 décembre 1863. Frédéric Monod, homme du Réveil

publié le 30 December 2022 à 01h01 par José LONCKE

Le Réveil après la persécution
La Révocation de l’édit de Nantes (1685), et son sinistre cortège de dragonnades, persécutions, exils, va produire concrètement des effets dévastateurs.

Le protestantisme français sortira exsangue de sa longue résistance du 18ème  siècle. Il a perdu environ en France la moitié de sa population. Il est partout comme épuisé spirituellement.

Et cela,

-malgré la lecture de la Bible qui a maintenu parfois une foi vivante dans certains cœurs et dans le secret des maisons ;  

-et malgré les Églises d’Ambassades  qui ont permis  à certains de survivre spirituellement, le protestantisme, mis au ban de la société pendant 100 ans de vie clandestine.

Si bien que lorsque la paix et la liberté de conscience sont enfin obtenues, les protestants ont soif de reconnaissance et reçoivent avec joie le Concordat imposé par Bonaparte (avec quelques chapelles conventuelles désaffectées consacrées aux cultes protestants dont l’Oratoire du Louvre, les Billettes, Sainte-Marie). Même si  en raison du carcan qui leur est imposé, beaucoup d’entre eux vont vite aspirer à des changements… dans l’organisation ecclésiastique.
En effet on leur a retiré le sommet et le base : les  consistoires sont isolés et sous l’influence des riches : en effet ne peuvent être élus que les citoyens parmi les plus imposés. Le génie démocratique du protestantisme est bafoué… Et surtout isolées les unes des autres les églises étaient fragilisées.

Le pasteur Frédéric Monod (1794-1863), va être  directement, l'un des instruments de la propagation du réveil à Paris. Il arrive à Paris en 1817, venant de Genève. Il gagne toute sa famille à cette vie nouvelle.

30 décembre 1863. Frédéric Monod, homme du Réveil

En marge de son ministère pastoral il fera une œuvre importante en tant que rédacteur des Archives du Christianisme qu‘il dirigera de1824 jusqu‘à sa mort, le 30 décembre 1863. Ce journal paraissant tous les vendredis avait  été fondé en 1818 par le pasteur de Juillerat-Chasseur.  Frédéric Monod y écrira entre autre sur le devoir missionnaire.

En 1849, Frédéric Monod va laisser (à 54 ans), sa situation de pasteur officiel payé par l‘Etat,  pour fonder l'Union des Églises évangéliques libres de France ("Église libre"), dont il sera le premier président (et dont feront partie la Chapelle Taitbout et l’église du Luxembourg.

Il doit quitter l’Oratoire du Louvre pour le petit local du « Passage des Petites Écuries ». On mesure là le sacrifice consenti pour se mettre au niveau de ses convictions. Ces églises se veulent séparées de l’état mais surtout dotées d’une confession de foi. Le synode constituant de l’Union des Eglises Evangéliques Libres se terminera par un grand repas dans les jardins de l’Institution Keller du 4 rue de Chevreuse.

La Chapelle du Nord fondée par Frédéric Monod, eut ses premiers locaux Passage des Petites Écuries puis rue de Chabrol avant d'être inaugurée, au 17 rue des Petits-Hôtels en 1862 (architecte Isabelle).

Jusqu'en 1938, la Chapelle du Nord a été membre de l'Union des Églises Réformées Évangéliques Libres.  Des pasteurs fort connus, liés de près à l'histoire du protestantisme français, s'illustrèrent à la Chapelle du Nord : Frédéric Monod son fondateur, puis, parmi bien d'autres, Théodore Monod (fils de Frédéric), Tommy Fallot qui mena une action d'évangélisation auprès du monde ouvrier...

 

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