4 septembre 2016. Une stèle à Steenvoorde à l'occasion des 450 ans de la révolte des gueux

publié le 4 September 2021 à 02h01 par José LONCKE
Ducasse du Saint Laurent - Beeldenstorm 450

Le dimanche 4 septembre 2016, le hameau de Saint-Laurent (Département du Nord, commune de Steenvoorde) était  en effervescence avec la ducasse du hameau et la commémoration des 450 ans de la révolte des gueux (Beeldenstorm 450). 
La matinée a débuté par une conférence animée par Christian DEFEVRE et intitulée « De l’été 1566 aux premiers villages américains ». 
Ensuite une stèle commémorative a été inaugurée.

Petit rappel historique : LES GUEUX DES BOIS EN FLANDRE (1567-1568)
Le 10 août 1566 le prieuré des carmes déchaussés de Saint-Laurent est mis à sac par les gueux, sous la conduite du prédicant Jacques de Buyser. C’est le début de la crise iconoclaste qui va se répandre telle une traînée de poudre à travers l’ensemble des Pays-Bas du Sud.

Une guérilla anti-espagnole

La révolte des Pays-Bas commence dans la partie ouest de la Flandre appelée westquartier, une région parfois qualifiée de tumultueuse. C’est non loin de Steenvoorde qu’éclate la crise iconoclaste qui marque le début de l’insurrection. C’est aussi dans cette région que la résistance s’organise dès 1567.

Les Gueux des bois s’illustrent d’abord en harcelant les troupes espagnoles et en exécutant les inquisiteurs et leurs informateurs. Ainsi la bande de Jean Camerlynck s’attaque aux hommes du bailli de Bergues, exécutent les prêtres de Reninghelst, Hondschoote et Rexpoëde. Dans le pays de l’Allœu, la bande des frères de Lécluse tue seize hommes d’arme du gouverneur de Lille. Ces résistants se cachent dans les bois autour de Cassel, dans la forêt de Nieppe et dans les marais du pays de l’Allœu.

Leur nombre ne dépasse pas la centaine d’hommes… des effectifs bien limités pour résister aux troupes des gouverneurs de Lille et de Flandre. Mais poursuivis par les tribunaux, ils n’ont plus rien à perdre. De plus ils ne sont pas isolés. Des renforts doivent venir de France, envoyées par le prince de Condé. Les communautés de réfugiés en Angleterre les financent. Les Gueux des bois sont à l’avant-garde.

Une répression impitoyable

La répression espagnole orchestrée par le duc d’Albe est impitoyable. Les Gueux des bois sont capturés les uns après les autres. Les plus chanceux trouvent leur salut dans la fuite. Le seigneur d’Hannecamps, dénoncé, est capturé à Herzeele. Il est envoyé à Bruxelles puis exécuté par la corde comme « gentilhomme séditieux », une exécution infamante pour un noble. Jean Camerlynck, celui qui passe pour être le chef des Gueux des bois, est exécuté avec une rare cruauté. Ses oreilles sont d’abord coupées, il est ensuite tenaillé, fouetté puis couvert de goudron pour ensuite brûler à petit feu ! Finalement cette insurrection des Gueux des bois a duré moins d’un an, elle n’est militairement qu’un épiphénomène. Elle fut l’avant-garde d’une armée qui ne vint jamais.  
La révolte des gueux des bois contre l'occupant espagnol fut donc un échec. Les Gueux de la mer en Hollande eurent plus de réussite


Pourtant elle a marqué les mémoires catholiques bien sélectives…  Des tableaux, des calvaires, des stèles et des vitraux en témoignent dans une région pourtant détruite lors de Première Guerre mondiale. 

Bien des monuments commémoratifs nous rappellent les destructions et les assassinats perpétrés par les réformés, mais aucun souvenir des persécutions des protestants, de l’exil de 30 000 d’entre eux et des plus de 1000 exécutions !
Il faut compléter les vides d’une histoire écrite par les vainqueurs
.



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