Pascal, homme et auteur

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Il est généralement admis que Blaise Pascal est un génie.

D’abord, Pascal est un génie au niveau scientifique.

Sa mère est décédée alors qu’il n’avait que trois ans. Son père déménage à Paris et se consacre à l’éducation de Blaise et de ses deux sœurs, suivant des méthodes hors du commun. En effet, il ne les envoie pas à l’école, mais il leur apprend à privilégier l’observation plutôt que l’instruction classique par un maître. Il fréquente des salons scientifiques et commence à y amener son fils en constatant sa capacité à comprendre les concepts scientifiques malgré son peu d’éducation formelle en la matière.

Devenu adulte, Pascal devient un scientifique remarquable, connu par les grands savants de son époque partout en Europe. Il prouve, de façon expérimentale, l’existence du vide, en demandant à son beau-frère de gravir une montagne avec un tube en verre rempli de mercure dont la hauteur variait selon l’altitude, en laissant un vide en haut du tube. Cette confirmation du vide allait à contre-courant du consensus scientifique de l’époque qui affirmait que la nature a horreur du vide !

Sur le plan des mathématiques, Pascal a mené des travaux très importants sur la cycloïde(1) et sur le calcul des probabilités, et il ouvre directement la voie au calcul infinitésimal mis au point, trente ans plus tard, par Leibniz et Newton.

Un génie au niveau de l’invention

Afin de faciliter la tâche de son père, chargé de la perception des impôts pour le compte du roi, Pascal conçoit et met au point, à l’aide d’artisans horlogers, une machine à calculer : la pascaline. Il n’avait alors que 19 ans ! On peut en voir un exemplaire aujourd’hui au musée des Arts et Métiers à Paris. Cet appareil était capable d’effectuer automatiquement les quatre opérations fondamentales de l’arithmétique tout en reportant les retenues, et tout cela par le biais de roues dentées. On affirme que l’on n’a pas fait mieux avant le milieu du 19e siècle !

Avec son ami le duc de Roannez, Blaise est aussi l’inventeur des transports en commun, avec les principes encore en vigueur aujourd’hui : départ à heures fixes, à prix fixe, avec des correspondances entre les lignes. Pascal et son ami ont donc mis en place, à Paris, ce système de transports, appelé « les carrosses à cinq sols », une première mondiale !

Un génie au niveau de l’apologétique chrétienne

L’apologétique est l’art de défendre la foi chrétienne, surtout en démontrant sa crédibilité rationnelle. Avant Pascal, on avait recours à une approche basée sur un raisonnement uniquement livresque et abstrait, où le fait de citer une autorité, que ce soit Aristote ou la Bible, l’emportait sur l’esprit d’analyse. Cette approche dite « scolastique » ne trouvait pas de place dans la pensée de Pascal. Il préférait partir de l’expérience humaine, par l’observation du monde.

Un génie au niveau littéraire

Son style vif, ses maximes, son humour et ses états d’âme sont très agréables à lire. Comme on le dirait aujourd’hui, Blaise Pascal fait preuve d’authenticité. Lui-même a écrit : « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme(2). »

Deux événements ont changé la vie de Pascal. D’abord, pendant l’hiver de 1646, son père a glissé sur du verglas et s’est démis la jambe. Deux médecins bien connus sont venus le soigner et sont restés dans le foyer de la famille Pascal pendant quelques semaines. Or, il se trouvait que ces deux médecins étaient « jansénistes ». Et cela a marqué toute la famille.

Les « jansénistes » étaient des adeptes ...

Auteurs
David BROWN

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1.
La cycloïde est engendrée par un point de la circonférence d'un cercle roulant sur une ligne droite – par exemple un caillou planté dans la moulure du pneu d’une voiture.
2.
Les citations des Pensées sont tirées de l’édition de Léon Brunschvicg qui fait autorité parmi les spécialistes de Pascal. On utilise le mot « fragment » pour indiquer chaque « pensée » écrite sur une feuille différente. Ici il s’agit du fragment 29. Dans ce livre, nous mentionnerons, en note de bas de page uniquement, le numéro du fragment selon l’édition de Brunschvicg

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