La nature porte l’empreinte du Créateur, suggère l’apôtre Paul au premier chapitre de la Lettre aux Romains, où il fait écho à de nombreux psaumes et à d’autres textes de l’Ancien Testament. Cette révélation de Dieu est partielle, mais les hommes et les femmes créés à l’image de Dieu peuvent au moins reconnaître, dans la nature, la marque de la divinité. Cela les rend même, insiste l’apôtre, inexcusables de ne pas avoir rendu leur culte au seul vrai Dieu.
Cette révélation fonde donc leur responsabilité. D’une certaine manière, elle dévoile leur faute devant Dieu : ils se sont tellement fourvoyés qu’au lieu de travailler pour servir le Créateur, ils ont servi la créature, ils lui ont rendu un culte. L’homme même s’érige en dieu ! Le renversement est alors complet : au lieu de dominer, poursuit saint Paul, sur les poissons, les oiseaux et les reptiles –les animaux de tous les milieux–, les hommes et les femmes en sont réduits à adorer ces créatures, à les diviniser. Les vices, les péchés mentionnés par l’apôtre dans la suite de sa Lettre aux Romains sont éloquents : ils trahissent la prétention de l’être humain à la démesure, à franchir les limites de sa condition, tant sur le plan spirituel que moral et pratique, dans tous les domaines, familial, sexuel, social et économique.