Parmi les 150 psaumes de la Bible, le psaume 71 est particulièrement apprécié des personnes âgées, car il est une prière émouvante d’un vieillard confronté aux difficultés propres à la vieillesse.
Même si plusieurs millénaires nous séparent de son auteur, son message demeure d’une étonnante actualité.
Nous avons choisi de reproduire ce psaume et de l’accompagner d’un commentaire succinct. Celui-ci est réalisé à partir d’extraits du livre Le secret d’une vieillesse heureuse de Jules-Marcel Nicole(1) que nous nous sommes permis parfois de remanier. Il fallait en effet l’adapter au contexte du livre et de notre temps. La longévité phénoménale de son auteur - il a enseigné la théologie pendant plus de 60 ans - donne à ses propos une autorité et une pertinence remarquables.
Ses propos s’adressent encore à nous aujourd’hui tant aux personnes âgées qu’à ceux qui les entourent.
Ne me laisse pas, maintenant que je vieillis(2)
« Seigneur, c’est en toi que je trouve refuge,
Ne me laisse pas déçu.
Toi qui es juste, délivre-moi,
Et mets-moi en lieu sûr ;
Tends vers moi une oreille attentive et sauve-moi !
Sois pour moi un rocher accueillant
Où je puis venir à tout moment.
Tu as décidé de me sauver.
Oui, tu es bien mon rocher, ma forteresse !
Mon Dieu, fais-moi échapper aux méchants,
Aux imposteurs et aux violents.
C’est toi, Seigneur Dieu, qui es mon espoir ;
En toi je mets ma confiance depuis ma jeunesse.
Dès avant ma naissance, je me suis appuyé sur toi ;
C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère ;
J’ai toujours une raison de te louer.
Pour beaucoup, j’étais un sujet d’étonnement,
Car tu étais mon sûr protecteur.
Que ma bouche soit remplie de tes louanges !
Tous les jours, je veux célébrer ta gloire.
Ne me laisse pas, maintenant que je vieillis ;
Quand mes forces déclinent, ne m’abandonne pas.
Mes ennemis parlent de moi,
Ceux qui me surveillent se consultent.
Ils disent : “Dieu l’a abandonné ; attrapez-le,
Personne ne l’arrachera de vos mains.”
Mon Dieu, ne reste pas loin de moi,
Viens vite à mon secours !
Qu’ils soient couverts de honte, anéantis, ceux qui m’accusent !
Que ceux qui veulent mon malheur
Soient humiliés et déshonorés !
Moi, j’espère toujours,
Je te louerai encore et encore.
Je proclamerai ta justice,
Je raconterai chaque jour tes actes de salut,
Car ils sont trop nombreux pour être comptés.
J’entrerai chez toi, Seigneur Dieu, grâce à ton secours ;
Je parlerai uniquement de ta justice.
Mon Dieu, tu m’as instruit depuis ma jeunesse,
Et jusqu’à aujourd’hui, j’annonce tes merveilles.
Même maintenant, dans ma vieillesse et mes cheveux blancs,
Ne m’abandonne pas, mon Dieu,
Afin que j’annonce ta puissance à la génération présente,
Ta force à tous ceux qui viendront.
Mon Dieu, ta justice atteint les hauteurs,
Tu as accompli de grandes choses.
Dieu, qui est semblable à toi ?
Tu m’as fait voir bien des détresses et des malheurs,
Mais tu me redonneras la vie,
Tu me feras remonter des profondeurs de la terre.
Tu me rendras encore ma dignité,
Tu me consoleras de nouveau.
Moi, je te louerai au son de la harpe,
Je chanterai ta fidélité, mon Dieu.
Je te célébrerai à la lyre,
Toi, le Saint d’Israël.
Mes lèvres crieront de joie,
Car tu m’as libéré !
Tous les jours, je célébrerai ta justice,
Car ceux qui veulent mon malheur sont couverts de honte. »
1. Les difficultés de la vieillesse
L’auteur du psaume constate qu’il perd ses forces : l’un des signes marquants de la vieillesse.
C’est également ce que décrit l’Ecclésiaste, un autre écrivain biblique, dans un passage d’une grande poésie, mais aussi d’un réalisme saisissant :
« Pendant que tu es jeune, n’oublie pas celui qui t’a créé.
Souviens-toi de lui avant que viennent les jours du déclin,
et le moment où tu diras : “Je n’ai plus de plaisir à vivre.”
Quand s’assombrissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles,
que les nuages reviennent après la pluie.
Alors, les gardiens tremblent de peur, les hommes vigoureux se courbent,
les meunières cessent de moudre, trop peu nombreuses,
ceux qui observent par la fenêtre n’y voient plus clair.
La porte se referme sur la rue, le bruit du moulin baisse,
le chant de l’oiseau s’éteint, toutes les chansons s’évanouissent.
On a peur de gravir une pente, on est inquiet en chemin,
les cheveux blanchissent comme l’aubépine en fleur,
l’agilité de la sauterelle fait défaut,
les épices perdent leur saveur.
Ainsi, chacun s’en va vers sa dernière demeure… (1) »
L’auteur évoque ici la vieillesse à travers une série d’images particulièrement évocatrices : les mains tremblantes, les jambes affaiblies, la vue brouillée, l’ouïe déclinante, la perte du goût et d’appétit, les insomnies, les peurs nouvelles, la fatigue et la faiblesse généralisée…
Les jeunes peuvent mourir, certes, mais les personnes âgées savent, elles, que la fin approche, et que l’affaiblissement progressif en est une forme d’annonce. On ne marche plus aussi vite, on ne porte plus les mêmes charges, on ne fournit plus les mêmes efforts…
Le plus douloureux, cependant, est sans doute l’affaiblissement des facultés intellectuelles. La mémoire se détériore, la lucidité faiblit, les confusions deviennent fréquentes. Chez certains, la vieillesse s’accompagne même d’une perte complète de repères, comme un retour en enfance.
Mais les épreuves ne sont pas seulement physiques ou mentales. En lisant la Bible, on est frappé de constater combien de croyants, pourtant bien engagés au départ, ont faibli spirituellement dans leurs vieux jours. Salomon, par exemple, dont la jeunesse avait été bénie par Dieu, a tristement achevé sa vie, entraîné par des passions qu’il n’a pas su maîtriser (2). Le roi Ézéchias, lui aussi, après un beau parcours, s’est laissé emporter par l’orgueil à la fin de sa vie, oubliant les grâces reçues (3).
La vieillesse peut être un temps d’épreuves spirituelles. Les forces diminuent, la vigilance s’émousse, la tentation devient plus insidieuse. Le repli sur soi, l’égoïsme, l’amertume ou l’attachement excessif aux biens matériels peuvent également prendre le dessus. C’est souvent quand on sait qu’on devra bientôt quitter ce monde qu’on s’y accroche le plus.
C’est pourquoi il est bon d’anticiper ces épreuves spécifiques à l’âge avancé, et s’y préparer en étant vigilant autant que possible.
Une autre souffrance poignante dans ce psaume est l’hostilité dont le psalmiste fait l’objet. Il crie vers Dieu :
« Fais-moi échapper aux méchants, aux imposteurs et aux violents…
Mes ennemis parlent de moi, ceux qui me surveillent se consultent.
Ils disent : “Dieu l’a abandonné ; allez-y, attrapez-le,
personne ne l’arrachera de vos mains.” (4) »
Être entouré d’hostilité et de méchanceté est une épreuve douloureuse à tout âge, mais elle est peut-être plus difficile encore à supporter lorsque l’on est âgé. Les jeunes gardent l’espoir d’un avenir meilleur ; les personnes âgées, elles, savent qu’elles ont moins de temps devant elles, et que les injustices qu’elles subissent risquent de ne jamais être réparées. Elles sont souvent plus dépendantes, ce qui les rend plus vulnérables à la malveillance.
Heureusement, tous les vieillards ne vivent pas des situations aussi dramatiques que celle de cet homme. Mais il est rare que les personnes âgées n’aient pas, à un moment ou un autre, le sentiment d’être incomprises. Même sans ennemis déclarés, elles peuvent éprouver une profonde solitude face à l’incompréhension des plus jeunes.
L’auteur du psaume évoque ce sentiment lorsqu’il se décrit comme un sujet d’étonnement. Il est vrai qu’il peut être difficile pour une personne âgée de comprendre les jeunes. Cela n’est cependant pas insurmontable, car elle a elle-même été jeune, et peut se souvenir des élans et des espoirs qui l’animaient. En revanche, il est presque impossible pour les jeunes de se mettre à la place des anciens, car ils n’ont jamais expérimenté la vieillesse. D’où ce sentiment de solitude que bien des personnes âgées ressentent profondément. Et cette solitude n’est pas seulement morale : elle est souvent accentuée par la perte des proches, emportés les uns après les autres par la mort. Plus triste encore, certains sont délaissés par leur propre famille.
L’apôtre Paul lui-même n’a pas été épargné par ce type d’épreuve. À la fin de sa vie, alors qu’il s’était dépensé sans compter au service des autres, il a connu la solitude et l’abandon. Il avait formé des disciples, tissé des liens d’affection et de fidélité avec de nombreux collaborateurs. On aurait pu s’attendre à ce qu’il termine sa vie entouré de jeunes dévoués, mais il a dû faire face au contraire à l’indifférence, à l’éloignement, voire à la trahison. Et alors qu’il est en prison, sans avoir commis le moindre délit, il ressent douloureusement son isolement (5).
Des situations similaires se produisent encore aujourd’hui. Il est parfois difficile pour un foyer d’accueillir un grand-parent. Le logement est trop exigu, les soins demandent trop de temps, les enfants sont bruyants… Il faut aussi reconnaître que certaines personnalités âgées sont difficiles à vivre. Mais trop souvent encore, c’est l’égoïsme qui ferme la porte à un accueil pourtant possible.
À quelques exceptions admirables près, rares sont les enfants qui prennent vraiment soin de leurs parents âgés. On oublie trop souvent ce commandement biblique : « Ne méprise pas ta mère quand elle est devenue vieille (6). »
C’est ainsi que bien des vieillards ou des veuves âgées finissent leurs jours dans une maison de retraite, parfois dans une grande solitude.
Il arrive aussi que la personne âgée soit hébergée successivement chez différents membres de la famille. Mais, trop souvent, on lui fait sentir qu’elle dérange. Elle a l’impression d’être un paquet encombrant dont on cherche à se débarrasser.
Dans ces conditions, faut-il s’étonner que les tentatives de suicide soient relativement fréquentes chez les personnes âgées ? Ce geste tragique est souvent l’expression ultime d’un profond sentiment d’abandon et de solitude.
Je formulerais donc un double appel :
- Aux familles : sachons entourer nos aînés d’attention et d’affection. Ils en ont un besoin profond.
- Aux personnes âgées : ne soyez pas étonnées si, au soir de la vie, vous ressentez parfois un douloureux isolement. Vous n’êtes pas seuls ni aux yeux de Dieu ni dans votre condition humaine.
(1) Ecclésiaste 12.3-7 ; (2) 1 Rois 11 ; (3) Ésaïe 39.6-7 ; (4) Psaumes 71.4, 10-11 ; (5) 2 Timothée 4.16 ; (6) Proverbes 23.22.
2. Le secours de Dieu dans la vieillesse
Dans sa prière, l’auteur du psaume s’adresse à Dieu avec une confiance émouvante :
« C’est toi, Seigneur Dieu, qui es mon espoir ;
En toi je mets ma confiance depuis ma jeunesse.
Ne me laisse pas, maintenant que je vieillis ;
Quand je perds mes forces, ne m’abandonne pas.
Maintenant, malgré ma vieillesse et mes cheveux blancs,
Ne m’abandonne pas, mon Dieu ! (1) »
À cette prière poignante répond une promesse magnifique, faite autrefois par Dieu à son peuple :
« Je resterai le même jusqu’à votre vieillesse,
Je vous soutiendrai jusqu’à vos cheveux blancs.
C’est moi qui vous ai fait, c’est moi qui vous porterai.
Oui, je me chargerai de vous et je vous sauverai (2). »
Cette promesse permet d’affirmer avec assurance que Dieu soutient personnellement jusqu’à leur vieillesse ceux qui s’attendent à lui.
La Bible elle-même dresse une liste impressionnante d’hommes et de femmes âgés que Dieu a bénis de manière remarquable. Bien souvent, il est dit d’eux qu’ils sont morts « après une longue et heureuse vieillesse (3) ». Et l’on remarquera que le dernier livre de la Bible se termine avec le témoignage de l’apôtre Jean, qui, jusque dans un âge avancé, est resté ardent à encourager et à affermir les Églises.
Il arrive que certains vieillards vivent dans la nostalgie du passé, se fermant ainsi à l’avenir. Tel n’est pas le cas de l’auteur du psaume. Au contraire, il proclame :
« Moi, j’espère toujours,
Je te louerai au son de ma harpe ;
Mon Dieu, je chanterai ta fidélité ;
Je te célébrerai par mes chants,
Mes lèvres crieront ma joie, car tu m’as libéré !
Tous les jours je célébrerai ta justice (4). »
C’est dans la communion avec son Dieu que cet homme surmonte les infirmités de la vieillesse, et reste habité par la joie et l’espérance.
Il est frappant de constater que, parfois, la piété est la seule chose qui subsiste chez un croyant lorsque tout le reste s’atrophie avec l’âge ou la maladie. Il peut perdre la notion de la réalité, retomber en enfance, ne plus reconnaître les siens, ou même ne plus avoir le sentiment de son identité. Et pourtant, si quelqu’un lui lit un passage de la Bible ou prie à ses côtés, il peut soudain retrouver toutes ses facultés, toute son ardeur, et manifester une foi demeurée intacte.
De tels exemples témoignent avec force que la nouvelle naissance en Jésus-Christ introduit dans la personne un élément impérissable. Quand tout le reste décline, le secours de Dieu demeure, fidèle et présent.
« J’ai toujours une raison de chanter ta louange.
Je te louerai encore et encore…
Ma bouche est pleine de tes louanges.
Tous les jours, je chante ta beauté (5). »
(1) Psaumes 71.5, 9, 18 ; (2) Ésaïe 46.4 ; (3) Genèse 25.8 ; 35.29 ; (4) Psaumes 71.14, 22-24 ; (5) Psaumes 71.6, 14, 8, 24.
3. Une vieillesse utile
Dans sa prière, ce vieillard demande à être soutenu, non pour lui-même seulement, mais avec un objectif clair :
« J’annoncerai ton action efficace et vigoureuse aux jeunes et aux personnes qui viendront après eux (1). »
Ce qu’il souhaite, ce n’est pas simplement une vieillesse paisible, mais une vieillesse féconde, marquée par le désir de transmettre.
Une infirmière témoignait que les dix jours les plus heureux de toute sa carrière avaient été ceux où elle avait soigné un chrétien âgé de plus de 90 ans, devenu presque aveugle, à moitié sourd, paralysé et privé de l’usage de la parole. Pourtant, jusqu’au bout, cet homme rayonnait de foi, de paix et d’amour.
Les personnes âgées sont ainsi appelées à exercer une influence bienfaisante auprès des plus jeunes. C’est peut-être là une des clés du « conflit des générations », dont on parle tant et qui, en réalité, existe depuis toujours. Ces tensions viennent souvent, d’un côté, de l’impatience des jeunes, qui ne manifestent pas le respect dû à leurs aînés, et, de l’autre, du pessimisme désabusé de certains vieillards, qui oublient cette parole de sagesse :
« Ne dis pas : “Pourquoi les jours passés étaient-ils meilleurs que ceux-ci ?”
Car ce n’est pas par sagesse que tu poses cette question (2). »
Il est en effet irritant pour les jeunes de s’entendre dire sans cesse qu’« autrefois, tout était mieux » et que « de nos jours, tout va de mal en pis ». Avec l’âge, on a souvent une vision déformée du présent et on enjolive le passé. Cela peut s’expliquer : il est naturel de se sentir plus à l’aise dans les souvenirs d’un temps où l’on avait plus de forces. Mais il ne faut pas projeter son propre état sur le monde extérieur. Si je souffre de rhumatismes, j’aurai peut-être l’impression que tout se dégrade autour de moi… Pourtant, il est possible de garder un jugement objectif et lucide. Chaque époque a eu ses bons et ses mauvais côtés.
Le conflit des générations vient aussi du sentiment, partagé par bien des aînés, d’avoir dû obéir strictement à leurs parents, alors que les jeunes d’aujourd’hui semblent insoumis. Or, cette impression est trompeuse et vieille comme le monde.
Il existe un phénomène psychologique qui peut nous éclairer. Lorsque nous étions enfants, nous avions tendance à minimiser nos désobéissances et à justifier nos manquements. En revanche, chaque effort d’obéissance nous coûtait, et c’est ce que nous avons retenu. Ainsi, en repensant à notre jeunesse, nous nous imaginons avoir été constamment soumis à l’autorité parentale. Une fois devenus adultes, nous considérons comme naturel que les jeunes nous obéissent – et lorsqu’ils le font, cela ne nous marque pas. Mais quand ils nous résistent, cela nous frappe davantage. Résultat : chaque génération a l’impression d’avoir été obligée d’obéir quand elle était jeune, mais de ne plus être respectée une fois âgée. Avec le temps, ce sentiment de frustration peut s’amplifier et devenir un obstacle au dialogue entre les générations. Un peu de sagesse peut nous aider à dépasser ce malaise.
Qui pourrait dire tous les bienfaits des liens qui unissent les grands-parents à leurs petits-enfants ? Nombreux sont ceux qui gardent un souvenir tendre, voire ému, de moments privilégiés passés avec un grand-père ou une grand-mère. Bien sûr, il y a aussi des contre-exemples : des grands-parents trop permissifs qui contrecarrent l’éducation des parents ; ou au contraire, des aînés autoritaires et rigides qui ne supportent ni bruit ni spontanéité. Mais la sérénité bienveillante d’un vieillard parle au cœur de l’enfant et crée un attachement profond.
Les personnes âgées ont souvent plus de temps disponible. Une promenade, une histoire racontée, quelques jeux partagés peuvent être pour l’enfant et pour l’adulte de grands moments de bonheur. Et lorsque les enfants deviennent adolescents, il arrive qu’ils se sentent plus à l’aise avec leurs grands-parents qu’avec leurs propres parents. Moins engagés dans la défense des normes sociales en vigueur, les aînés de la génération précédente peuvent parfois faire preuve d’une plus grande ouverture à leurs aspirations.
Face aux tensions intergénérationnelles, il ne faut donc pas adopter une attitude fataliste. Les occasions d’entente et de collaboration entre générations sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit.
Cela dit, il est vrai que certains, à cause de leurs infirmités ou de leur état de santé, ne peuvent plus mener une vie active. Mais cela ne signifie pas qu’ils deviennent inutiles. Le chrétien se souviendra que le ministère de la prière lui reste toujours accessible. Et ce ministère silencieux est souvent bien plus puissant qu’on ne l’imagine.
Oui, la vieillesse peut être féconde, surtout lorsqu’elle est vécue en Dieu. Le psaume 92 en témoigne avec force :
« Celui qui obéit à Dieu grandit comme un palmier,
Il se développe comme un cèdre du Liban.
Il est planté dans la maison du Seigneur,
Et il pousse dans les cours du temple de notre Dieu.
Quand il devient vieux, il porte encore des fruits,
Il reste plein de sève et ses feuilles sont toujours vertes.
Il montre ainsi que le Seigneur est juste :
Il est mon solide rocher. En lui, rien n’est faux (3). »
Il y a dans le témoignage du vieillard une valeur unique, surtout lorsqu’il a pu marcher avec Dieu tout au long de sa vie. Il peut alors attester la fidélité divine qui, au fil des années, l’a conduit, soutenu et béni. C’est là un privilège propre aux anciens, et leur parole a, pour ceux qui l’écoutent, un poids et une richesse irremplaçables.
(1) Psaumes 71.18 ; (2) Ecclésiaste 7.10 ; (3) Psaumes 92.13-16.