DE LA « GUERRE JUSTE » AUX VERTUS CHRÉTIENNES

Extrait Guerre

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« Ne rendez pas mal pour mal, ni insulte pour insulte ; au contraire, bénissez, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction . »

Une fois rappelé ce verset bien connu de l’apôtre Pierre, est-il vraiment nécessaire de discuter du concept de « guerre juste » ? Le chrétien est un « ouvrier de paix » et aucune justification de la violence, encore moins de la guerre, ne peut être proposée. Le Nouveau Testament est alors présenté comme un manifeste pacifiste. Cependant, les évangiles et l’ensemble des autres lettres ne parlent pas de la légitimité de la réaction armée de l’État, mais de la transformation personnelle du chrétien en qui habitent des vertus remodelées par Dieu.justice 2060093 1280

« GUERRE JUSTE » OU « GUERRE JUSTIFIÉE » ?

Laissez-moi vous poser une question : serions-nous trop prudents dans la promotion de la justice ? Sommes-nous trop frileux, et avons-nous tendance à nous réfugier derrière la réponse naïve : « Ce n’est pas ma responsabilité, mais celle du gouvernement ? » C'est vrai, le discernement de ce qu'est une « guerre justifiée » est entrepris par l’autorité nationale légitime, et non par des individus. Cela limite ainsi la violence personnelle à laquelle l’être humain a une tendance naturelle.

Si les chrétiens sont appelés à bénir et non à maudire, cela invalide-t-il pour autant toute notion de « guerre juste » ? Ce serait trop simple. En réalité, les deux ont des objectifs différents : la « guerre juste » se propose de réguler les exigences de paix et de justice entre nations ; les vertus chrétiennes se proposent de tracer les contours visibles d’une vie transformée par l’Esprit dans le croyant.

SIX CRITÈRES POUR TRACER LES CONTOURS D’UNE INTERVENTION ARMÉE LÉGITIME

Commençons par un avertissement : nous ne devons pas utiliser la notion de « guerre juste », ou plutôt de « guerre justifiée », comme si elle légitimait la guerre elle-même. Elle est une notion limitante qui cherche à privilégier les relations pacifiques et diplomatiques. Elle est donc une recherche du bien commun par la restriction nécessaire de la violence.

Premièrement, il ne peut y avoir de justification à une action violente qui conduira à la souffrance, si la cause défendue ou promue n’est pas juste.

Il ne s’agit pas de peser le pour et le contre, et de choisir la solution du moindre mal, mais de chercher activement ce qui est juste. Ce premier critère de la « guerre juste » part donc du fait que le monde est fondé sur des principes de bien et de justice, qu’il est possible de distinguer de leurs opposés, ou de leurs perversions : le mal et l’injustice. Ce point invite donc à la contemplation et au discernement du cœur. C’est cela qui aidera à identifier toutes les raisons illégitimes à la violence armée : l’intention de développement territorial, la vengeance, l’intimidation, la domination ou la coercition. C’est donc la défense de la justice qui est, elle-même, marque du Dieu créateur.

Deuxièmement, ...

Auteurs
Yannick IMBERT

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