PORNOGRAPHIES, UN REGARD COMPLEXIFIANT

Extrait Souffrance

Abonnement au magazine Croire et lire

Je m'abonne

ÉTAT DES LIEUX

Les articles pullulent sur Internet et dans les différents dossiers de presse sur le sujet. Du personnage politique au pasteur, en passant par le journaliste, le chercheur et, finalement, les sexologues, chacun a son mot à dire sur ce phénomène.

L’usage du contenu pornographique est en hausse depuis de nombreuses années. L’anonymat, son accessibilité et son faible coût, voire sa gratuité, ont contribué à la hausse de son usage. Une récente étude suédoise évoque que 27 % des femmes regarderaient du porno contre plus de 68 % des hommes(1).

Dans son rapport de mai 2023, l’ARCOM(2) avance que 28 % des internautes se sont rendus au moins une fois par mois sur un site pornographique. Chez les mineurs, ce même rapport fait mention du fait que 28 % des visiteurs de ces sites sont des mineurs. 21 % des garçons entre 10 et 11 ans et 51 % des garçons entre 12 et 13 ans se rendent chaque mois au moins une fois sur un site à caractère pornographique. C’est un secret de polichinelle : la porn culture a bien pénétré notre société.

DIFFICULTÉ DE LA DÉFINITION

Bien qu’elle ne soit qu’une représentation de la sexualité parmi d’autres, la pornographie sur Internet semble désormais plus convaincante et plus « vraie » que jamais, proposant à son public une expérience de plus en plus personnalisée et adaptée aux divers désirs et fantasmes (Innala, 2007). Nous ne pouvons que constater que la pornographie fait désormais partie intégrante de la culture occidentale contemporaine. Dans un article paru en mars 2023 dans la revue Sexologies, les auteurs Gouvernet et Letzel ont rendu attentif aux complexités, et surtout à l’aspect protéiforme du phénomène, ce qui doit nous conduire à envisager LES pornographies(3). Il existe aujourd’hui des productions professionnelles avec des acteurs et actrices professionnels dont les budgets sont importants. Mais il est aussi proposé des productions amateures jusqu’au couple qui se filme dans ses ébats sexuels qu’il poste ensuite sur les plateformes dédiées. Toute la palette des pratiques et fantasmes sexuels est représentée.

Avant d’aller plus loin que les simples constats, il va falloir tenter de définir la pornographie. Jacques Waynberg, médecin sexologue qui figure parmi les fondateurs de la sexologie française, a proposé dès 2012 une définition à la base d’une règle de trois signes distinctifs :

1er signe : le regard d’un modèle dans l’objectif = une image esthétique,
2e signe : regard et bouche ouverte = image érotique...
Auteurs
André LETZEL

L'accès au reste de cet article est protégé.

Achetez cet article pour le lire en intégralité ou le télécharger en PDF.

Recevez ce numéro
au format papier

8 €

J'achète ce numéro

Téléchargez ce numéro
au format ePub et PDF

5 €

J'achète ce numéro

Abonnement au magazine Croire et lire

Je m'abonne

1.
MALKI L. et al., Frequency of Pornography Use and Sexual Health Outcomes in Sweden: Analysis of a National Probability Survey, J Sex Med, 2021;18(10):1735-1751, DOI: 10.1016/j.jsxm.2021.08.003
2.
ARCOM : Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique
3.
Brice GOUVERNET, André LETZEL, D’une vision simplificatrice de la pornographie à la nécessité d’un regard complexe sur les pornographies. Questionner la consommation de pornographie en consultation sexologique : que nous apprend la littérature scientifique ?, Sexologies, 2023;32(1):71-83. doi:10.1684/sexol.2023.0004

Vous aimerez aussi

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail nous permet :

  • de vous reconnaitre et ainsi valider automatiquement vos commentaires après 3 validations manuelles consécutives par nos modérateurs,
  • d'utiliser le service gratuit gravatar qui associe une image de profil de votre choix à votre adresse e-mail sur de nombreux sites Internet.

Créez un compte gratuitement et trouvez plus d'information sur fr.gravatar.com

Chargement en cours ...