
J’entends souvent que les croyants ont un problème avec le sexe. Peut-être que c’est le cas de plusieurs, mais pas forcément plus que des personnes non croyantes.
Car la sexualité est rendue complexe par le fait que son outil principal pour la vivre est le corps et son carburant le désir (désir de l’autre, désir de jouir, désir d’enfant…).
Il suffit qu’un seul de ces aspects rencontre des difficultés et la sexualité d’une personne peut être affectée. Quelqu’un qui n’est pas à l’aise avec son corps, éprouvera plus facilement des difficultés à désirer ou à se faire désirer. Des expériences ou des conditionnements négatifs peuvent également altérer ce désir, et donc le vécu sexuel dans son ensemble.
Un cadre pour vivre la sexualité
La Bible, le livre de référence des chrétiens, ne parle pas tant que cela de sexualité. Les textes qui l’évoquent de près ou de loin le font sous des angles différents.
Le premier couple humain qu’elle mentionne est nu, sans aucune gêne. La honte et le besoin de couvrir les parties intimes n’apparaissent qu’après que le couple a désobéi à Dieu.
Très vite, la Bible pose un cadre pour vivre la sexualité : l’homme doit quitter le nid parental pour permettre l’attachement à une personne différente de lui. On comprend alors qu’il faut vivre une première séparation verticale (avec les parents) pour permettre un attachement horizontal avec cet autre, différent de soi. C’est un préalable à la sexualité.
Pas seulement pour se reproduire
Connaissez-vous le « Cantique des cantiques » ? Ce livre biblique qui met en scène deux amants qui se « tournent autour » dans un rapport de séduction érotique. L’autre aimé semble s’échapper constamment comme pour montrer que l’on ne peut pas le posséder. Les sentiments amoureux sont forts ; le désir est entretenu par l’absence de l’objet.
Quant à l’Ecclésiaste, un autre livre biblique, il invite l’homme à jouir de sa femme, comme un rayon de soleil dans une vie difficile. C’est une invitation, pas un dû !
Jouissance et fidélité
Soyons clair : si la Bible donne une certaine place à la jouissance dans l’exercice intime de la sexualité, elle invite aussi à la fidélité.
Cette « restriction » se comprend comme un moyen de préserver les enfants nés d’une telle union qui connaîtront leur géniteur. Ce cadre préservera également la femme sachant qu’elle n’avait à l’époque aucun droit civique en dehors du mariage.
Non, la Bible n’est pas prude. Le désir et le plaisir sexuels sont présents et même « encouragés ». Mais la jouissance n’est jamais pour autant un dû.
Dans une société où la performance sexuelle est omniprésente, rappelons que l’humain est corps, âme et esprit. Prendre soin des trois, n’est-ce pas se donner de bonnes bases, pour partager et vivre une jouissance sexuelle ?
La sexualité
En sexologie, nous faisons la différence entre la fonction sexuelle du corps humain et sa fonction érotique. La finalité n’est pas forcément la même. La fonction sexuelle aurait pour finalité la reproduction, tandis que la fonction érotique a pour objectif le plaisir.