J’ai grandi dans une famille athée en Bretagne. Comme je n’étais pas baptisé et que je n’ai reçu aucun enseignement religieux, mon univers était imperméable au christianisme. Même les fêtes chrétiennes n’avaient pas de signification religieuse. Noël, c’était les cadeaux ; Pâques, la fête du chocolat. À la table familiale, le mot « Dieu » n’était pas prononcé, et les rares fois où on évoquait la religion, c’était pour critiquer l’Église. À l’école, les cours d’histoire renforçaient ma conviction : c’était bien le christianisme qui avait mis en place l’Inquisition, lancé les croisades et condamné Galilée, autrement dit prêché la violence et condamné les progrès scientifiques. Pour moi, les chrétiens étaient empreints d’obscurantisme, de crédulité et d’intolérance, et aucun n’était incapable de m’expliquer les raisons de sa foi. J’étais persuadé que le christianisme était comme une relique du passé, vouée à disparaître devant les découvertes de la science.
Ébloui par la découverte de la philosophie en terminale, j’ai décidé de l’étudier à l’université de Strasbourg, où ma famille avait déménagé. J’étais alors ce qu’on appelle...