Les invisibles

Suite à une décision municipale, l’Envol, un centre d’accueil de jour pour femmes SDF, doit fermer. Mais les travailleuses sociales et les bénévoles qui y travaillent refusent de se résigner et vont faire preuve d'ingéniosité pour tenter de réinsérer les femmes dont elles s'occupent.

On rit souvent, grâce à des dialogues piquants et des personnages hauts en couleur, mais on est aussi ému par les situations de détresse évoquées. Il faut noter d’ailleurs qu’à côté de quelques actrices professionnelles, on trouve plusieurs femmes issues elles-mêmes de la rue, et qui jouent parfois un rôle directement inspiré de leur propre expérience. Cela donne, évidemment, un vrai cachet d'authenticité au film.

Choisir le ton de la comédie pour aborder un tel sujet permet de ne pas tomber dans le misérabilisme. Le propos est toutefois engagé et volontariste, pour évoquer, notamment, les entraves administratives, mais aussi pour appeler à la solidarité et la générosité… à l’amour du prochain. De ce fait, l’histoire est finalement empreinte d'un étonnant enthousiasme, malgré la gravité du sujet. Le film est, en réalité, un double hommage : Les invisibles sont à la fois ces femmes de la rue que l'on croise sans plus les voir et les travailleuses sociales dévouées qui cherchent à les aider.

Voir un tel film nous interroge sur le regard que nous portons – ou que nous ne portons pas – sur celles et ceux, à la marge dans notre société, que l’on ne voit plus ou que l’on ne veut plus voir. Il met aussi en valeur le dévouement de celles et ceux dont le métier est d’aider ou de prendre soin des autres, et leur importance dont on n'a pas toujours conscience dans notre société. Est-ce que ce sera différent dans « le monde d’après » ?

Les invisibles est un film salutaire pour ne pas se résigner face à la détresse sociale.