C’est la fin de l’année 1970. Paul Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un lycée prestigieux pour garçons. Exigeant, bourru et très cassant envers les élèves, il n’est aimé par personne, ni par ses élèves ni par ses collègues. C’est lui qui est désigné pour rester sur le campus pendant les vacances de Noël, pour surveiller les quelques pensionnaires qui, pour différentes raisons, ne rentrent pas dans leur famille. Il n’en restera finalement qu’un seul, Angus, un élève doué, mais turbulent. Avec eux, il y a aussi Mary, la cuisinière de l’établissement, récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam et qui préfère rester à l’écart pendant les fêtes.
Winter Break est un film à la fois drôle et bouleversant, au ton mélancolique et tendre, mais avec de nombreuses pointes d’acidité très réjouissantes. C’est un vrai film de Noël, mais sans toute la mièvrerie qui caractérise en général ce genre de films. Le récit est, au contraire, fin et intelligent. Les dialogues sont très bien écrits, les personnages joliment caractérisés et remarquablement interprétés.
Le trio improbable au cœur du film, que tout semble opposer, va découvrir qu’ils ont bien plus de choses en commun qu’ils pourraient le penser. C’est le cas, en particulier, du professeur et de son élève. Les deux se cachent derrière une carapace qui va petit à petit se fendre, au fur et à mesure que leur histoire propre va se révéler, ce qui fait du film aussi un récit d’apprentissage.
Le film rappelle que la période de Noël n’est pas toujours synonyme de fête, en particulier pour ceux qui sont seuls ou marqués par des épreuves personnelles ou familiales. Il témoigne aussi que, si l’on n’en reste pas aux apparences et aux a priori sur les autres, on peut s’enrichir de vraies rencontres. N’est-ce pas aussi cela le message de Noël, où l’on commémore la venue du Fils de Dieu à la rencontre des humains, toujours soucieux des petits et des rejetés ?