Elsa travaille au sein de Portes Ouvertes depuis 2020. Nous l’avons rencontrée pour savoir ce que nous pouvons faire pour aider les chrétiens persécutés.
Bonjour Elsa. En quoi consiste ton travail ?
Je coordonne les différentes campagnes de Portes Ouvertes, en communiquant les besoins prioritaires identifiés par nos partenaires sur le terrain. Livraisons de bibles, formations spirituelles ou professionnelles, aide humanitaire, soins médicaux et accompagnement psychologique pour les victimes de violences, cours d’alphabétisation, aide juridique pour les chrétiens injustement emprisonnés… toutes ces actions sont financées par des dons de particuliers qui ont à cœur d’aider les chrétiens persécutés. Je fais le lien entre ces projets et ceux qui veulent les soutenir.
Mon but, c’est que chacun puisse y répondre en fonction de ses capacités et de ce qui lui tient à cœur.
Que peut-on faire pour soutenir les chrétiens persécutés ?

Tout d’abord prier. Nous croyons que, lorsque nous prions, les choses changent ! De nombreux chrétiens persécutés ont témoigné s’être sentis portés par les prières.
La deuxième façon de s’engager, c’est de soutenir financièrement des projets concrets sur le terrain, dans les pays où le droit de croire est bafoué. Ces projets sont mis en place en fonction des besoins exprimés au niveau local pour aider les chrétiens à tenir ferme dans leur foi face à la persécution.
On peut aussi signer une pétition pour alerter les autorités, envoyer une carte d’encouragement à un chrétien persécuté, participer à une course sponsorisée pour sensibiliser ses proches, ou encore partager des sujets de prière dans son Église. Cela constitue autant de moyens concrets d’agir.
Peux-tu nous parler des « projets-ponts » ?
Ce sont des projets de développement communautaire, portés par les Églises dans des régions où les chrétiens sont persécutés. Il peut s’agir de la construction d’un puits ou d’une école par exemple.
Les infrastructures sont construites sur le terrain de l’Église et ses membres sont chargés d’obtenir les autorisations, d’engager le personnel et de gérer son fonctionnement… Alors que les chrétiens font face au rejet des autres communautés, ils donnent à tous l’accès à ces infrastructures – sans distinction de religion. Cela permet de créer un pont entre les communautés et de ramener une harmonie sociale bénéfique à tous. Ainsi, dans les écoles, les élèves musulmans peuvent s’inscrire sans se voir imposer la religion chrétienne. Il n’y a pas d’évangélisation au sein de l’école. Ces projets portent du fruit, nous l’avons vu à plusieurs reprises !
C’est un moyen pour les chrétiens de répondre aux persécutions en restant fidèles à l’Évangile, en faisant du bien à leur prochain.
Deux exemples en Éthiopie
• L’Église du pasteur Eliso était harcelée. La construction d’un puits par l’Église a été « une école pratique d’empathie et de coopération ». Sa région est maintenant reconnue comme une région paisible !
• « Au départ, seuls les enfants de familles chrétiennes s’inscrivaient dans notre école », explique le pasteur Docho. Aujourd’hui, des familles musulmanes y envoient leurs enfants en raison de la qualité de l’éducation offerte. Et l’impact communautaire est tel qu’un chef local voisin, dont la communauté était en proie à des tensions religieuses, lui a demandé : « Voudriez-vous construire une école ici aussi ? Nous vous donnerons le terrain ! »